L’augmentation du coût des matières premières et de l’énergie frappe de plein fouet l’économie française depuis un an. Parmi les victimes collatérales de cette conjoncture se trouvent les artisans boulangers de Haute-Garonne qui craignent, au mieux de devoir licencier du personnel, au pire de mettre la clé sous la porte dans les mois qui viennent, à cause de l’inflation.
La spirale inflationniste se poursuit. Après une année 2022 marquée par une hausse de 6% des prix à la consommation, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), les ménages comme les professionnels se préparent à une année 2023 difficile. Parmi les secteurs d’activité touchés : les artisans boulangers.
Aude Sanchez et son mari Lionel Giraud, qui possèdent depuis sept ans la boutique “Le Galo’Pain” à Toulouse, subissent une augmentation conséquente des prix, notamment ceux des matières premières : « En moyenne, nous avons calculé une hausse de 80% sur le sucre, le beurre, la levure et les œufs. » Et ils s’attendent à devoir également faire face à la flambée de leurs factures d’énergie. Leurs tarifs « sont bloqués jusqu’en juillet prochain. Mais nous avons calculé que nos factures devraient passer d’environ 1 600 euros aujourd’hui à 3 800 euros. » 2 200 euros de plus, l’addition s’annonce salée.
Des chiffres confirmés par Jean-Pierre Feuillet, président de l’Union des artisans boulangers et pâtissiers de Haute-Garonne, et propriétaire de la boulangerie-pâtisserie ‘’Feuillet’’ à Bouloc. « Nous connaissons actuellement un doublement, voire un triplement, des factures d’énergie. Et avec la hausse des matières premières, c’est la double peine. »
Il rappelle cependant que: « Le bouclier tarifaire mis en place par l’État, et limité aux entreprises consommant moins de 36 kilovolts-ampères, ne concerne que 40% des artisans boulangers de notre région. Pour ceux-là, les effets de l’inflation seront contenus. Pour les autres, il va falloir trouver des solutions avec les pouvoirs publics et les énergéticiens pour l’année 2023, qui s’annonce forcément difficile. Il faut également que les consommateurs se préparent à ce que les produits augmentent encore dans les mois qui arrivent. » Lui indique avoir été contraint de répercuter les hausses sur les articles de sa boutique : une augmentation de 5 à 10 centimes en fonction des produits.
Et Jean-Pierre Feuillet tient à préciser que, depuis environ quatre mois, une dizaine de boulangers ont dû fermer boutique en Haute-Garonne, mais il est impossible d’affirmer que l’inflation en est la seule cause.
Estelle Ben-mghira
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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