L’Occitanie regorge de sites méconnus qui témoignent pourtant de la richesse patrimoniale locale. Le Journal Toulousain vous emmène, hors des sentiers battus, à la découverte d’endroits caractéristiques de la région, qui figurent rarement dans les guides touristiques. Aujourd’hui, rendez-vous dans l’Hérault pour découvrir le village-usine de Villeneuvette.
Situé à 50 kilomètres à l’Ouest de Montpellier, se trouve un trésor méconnu de l’Hérault. Bordé par une forêt et la rivière de la Dourbie, le village de Villeneuvette, 70 habitants à l’année, se fait discret. Mais par son l’histoire et son développement, il est devenu un site incontournable, mais confidentiel, à visiter.
Tout commence au XVIIe siècle. A l’époque, seul un moulin se tient en lieu et place de l’actuel Villeneuvette. Des financiers venus de Montpellier décident de profiter de cet équipement pour créer un atelier de tissage et une teinturerie. Celle-ci est promue manufacture royale quatre ans plus tard par le ministre des Finances de l’époque, un certain Colbert. La volonté du Roi de France, Louis XIV, est de concurrencer ainsi la production de draps anglaise et hollandaise.
Villeneuvette se développe donc au gré de la demande en textile. Née de la volonté royale, la manufacture va ironiquement connaître sa plus grande période de prospérité à la fin de l’Ancien Régime. En 1803, la fabrique est reprise par la famille Maistre, déjà propriétaire de plusieurs tanneries dans la région, qui se spécialise dans la confection de draps et d’uniformes pour l’armée. Cette nouvelle orientation lui permettra de perdurer pendant encore plus d’un siècle et de survivre à la Révolution industrielle, une époque qui a sonné le glas pour beaucoup de petites structures rurales remplacées par des usines urbaines. Mais, la fin de la Première Guerre mondiale, et la chute des commandes d’uniformes, provoquera son déclin à partir des années 1920.
Même si plus rien n’est sorti de l’usine depuis 100 ans, la manufacture a été conservée de manière extraordinaire, à tel point que les maisons ouvrières sont encore habitées aujourd’hui. Classé au titre des Monuments historiques depuis 2014, le village-usine est un véritable trésor d’histoire. En plus des bâtiments industriels, c’est l’ensemble du village qui a fait l’objet d’une conservation minutieuse. Par exemple, si vous suivez les canaux d’irrigation qui serpentent dans tout le village, vous arriverez au “Pont de l’Amour”, un petit viaduc qui surplombe la Dourbie. La légende raconte que les couples qui réussissent à le traverser main dans la main se marieront dans l’année. Vous pourrez aussi admirer un pigeonnier occitan typique de la région mais aussi une magnifique église décorée par le peintre castrais Jacques Pauthe. Alors, si vous passez dans l’Hérault, n’hésitez pas à passer par Villeneuvette.
Tom Letreulle
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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