Les opposants au projet Terra 2, un entrepôt logistique de 70 000 m² prévu sur la zone des Portes du Tarn au nord de Toulouse, ont déposé deux recours devant le tribunal administratif.
Terra 2 va t-il devenir le nouveau Val Tolosa de la grande agglomération toulousaine ? Comme pour le centre commercial de Plaisance-du-Touch et de nombreux autres grands projets jugés inutiles et destructeurs sur le plan environnemental par leurs opposants, on se dirige vers une bataille judiciaire autour du projet Terra 2, un entrepôt logistique géant prévu au sein de la ZAC des Portes du Tarn, entre les communes de Saint-Sulpice, en Haute-Garonne, et Buzet, dans le Tarn.
Déjà mobilisés depuis trois ans contre la construction de cet entrepôt de 70 000 m², les opposants viennent en effet de franchir un cap en déposant deux recours en annulation devant le tribunal administratif de Toulouse, le 26 juillet dernier. Les associations Saint-Sulpice active et citoyenne et France nature environnement (FNE) Midi-Pyrénées contestent, en premier lieu, l’arrêté pris le 6 mai 2021 par les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn, autorisant la destruction de 48 espèces animales protégées pour construire le bâtiment. Les associations assurent que de nombreuses autres espèces n’ont pas été recensées dans l’arrêté du 6 mai et estiment que ce sont, en fait, près d’une centaine qui sont menacées au total.
Le deuxième recours concerne, lui, l’arrêté d’autorisation environnementale délivré le 21 juin dernier. Les associations dénoncent le fait que la consultation du public n’a pas permis à celui-ci de mesurer les dimensions du bâtiment (533 mètres de long, 125 de large et 14 de hauteur), ainsi que les nuisances et l’artificialisation des sols (120 000 m²) qu’il va engendrer.
Outre la taille “démesurée” du futur entrepôt, ses opposants s’inquiètent surtout de l’usage qui en sera fait et des conséquences qui en découleront sur les riverains autant que sur l’environnement. Si aucune information n’a filtré à ce sujet, le promoteur JMG Partners se faisant très discret, les associations redoutent ouvertement l’hypothèse d’une plateforme destinée aux géants du e-commerce type Amazone, Ali Baba ou C Discount. Quoi qu’il en soit, les 123 quais de chargement prévus pour les rotations de 250 poids lourds par jour ainsi que les amplitudes horaires autorisées, (de 5h à 22h du lundi au samedi) leur font craindre le pire.
Officiellement lancée en 2009 avec la création, par le Département du Tarn, d’un syndicat mixte, l’ensemble de la ZAC des Portes du Tarn suscite de nombreuses oppositions depuis le début, notamment en raison de son ampleur. Ce parc d’activités de 198 hectares, qui se revendique comme “éco-responsables”, prévoit la création de plus de 2000 emplois dans les 20 ans à venir. Mais, pour ses détracteurs, il est surtout le symbole d’un monde révolu.
« On ne peut plus négliger les effets du réchauffement climatique sur nos territoires. Se développer avec des entrepôts logistiques gigantesques pour déménager le monde sans se soucier des conséquences sur la planète et nos vies de tous les jours dans les prochaines années n’est plus possible », argumente Sylvain Plunian, membre de l’association Saint-Sulpice active et citoyenne.
N’étant pas suspensifs, les deux recours déposés devant le tribunal administratif de Toulouse n’empêcheront pas les travaux de commencer. Mais les deux associations envisagent déjà de recourir à des référés pour les suspendre quand ce sera le cas.
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