La communauté d’agglomération du Sicoval, au Sud-Est de Toulouse, fait appel, depuis fin octobre, à la société E3D-Environnement pour accompagner les habitants dans la réduction de leurs déchets. L’action se déroule auprès de 1 800 foyers repartis dans les communes de Ramonville-Saint-Agne, Castanet-Tolosan, Auzeville-Tolosane et Montgiscard. L’objectif, à long terme, est de réduire de 10 % les déchets ménagers des habitants, mais aussi d’améliorer leur gestion.
La communauté d’agglomération du Sicoval, situé au Sud-Est de Toulouse, a initié, depuis le 26 octobre 2020, une mobilisation citoyenne pour lutter en faveur de la réduction des déchets de ses habitants. Cette initiative a été lancée en collaboration avec la société E3D-Environnement, spécialisée dans l’accompagnement aux changements de comportements en matière environnementale (déchets, consommation d’énergie, mobilité). La société agit dans quatre communes de l’agglomération : Ramonville-Saint-Agne, Castanet-Tolosan, Auzeville-Tolosane et Montgiscard. « Je suis très impressionné par la capacité d’E3D-Environnement de mobiliser tous les foyers, même ceux qui ne sont pas forcément intéressés », souligne Xavier Normand, maire de Castanet-Tolosan et membre du Sicoval. La société est déjà intervenue dans de nombreuses villes de France, dont Montauban et Montpellier par exemple.
L’objectif de l’accompagnement d’E3D, baptisé “GD6D” (“J’ai décidé”, ndlr) est de faire découvrir de nouvelles pratiques aux habitants dans le but réduire leurs déchets et leur impact environnemental. Couper l’eau en se brossant les dents ou en se douchant, jeter le verre dans des conteneurs dédiés, vérifier fréquemment la pression de ses pneus, acheter des produits ayant des dates de péremption plus proches… « Les petites actions des particuliers entraînent de grands changements pour la transition écologique », explique Gilles Marchal, directeur général de la société E3D-Environnement. Pour l’heure, près de 900 foyers ont bénéficié de l’accompagnement de la société, soit la moitié des 1 800 habitations visées par ce programme, en l’espace de cinq mois.
L’accompagnement d’E3D auprès d’un habitant dure 14 mois. Tout d’abord, la société effectue un diagnostic du quartier, en vérifiant si les installations, comme les bacs à verre ou les poubelles de tri, sont bien présentes et fonctionnelles. Ensuite, des ambassadeurs d’E3D se rendent chez l’habitant pour discuter avec lui : « Nous essayons de cerner les personnes, de comprendre s’ils sont sceptiques, individualistes, ou au contraire pro-environnement, pour adapter nos propositions d’actions. » En fonction des réponses, E3D proposent à l’habitant d’effectuer quelques petites actions. « Par exemple, nous demandons à la personne ce qu’elle fait de ses bouteilles en verre. Si elle les jette dans sa poubelle habituelle, alors nous lui proposons, pendant un mois, de mettre de côté le verre, pour le jeter ensuite dans les conteneurs dédiés, en leur montrant où ils se situent », explique Gilles Marchal, précisant : « Nous faisons en sorte que ce ne se soit pas trop contraignant pour lui. » Les propositions ne concernent pas uniquement la réduction des déchets. Si les personnes ne souhaitent pas modifier leurs habitudes de tri, les ambassadeurs leur proposent d’agir en faveur d’une mobilité plus douce ou de réduire leur consommation d’énergie.
« L’entretien dure une dizaine de minutes. Par la suite, les habitants peuvent donner leurs numéros de téléphone pour suivre les efforts effectués par leurs voisins et pour bénéficier de l’accompagnement des équipes sur le long terme », explique le directeur général d’E3D-Environnement. Les foyers sont ensuite contactés toutes les quatre à six semaines. « Nous discutons avec eux de l’avancée de leurs écogestes. S’ils n’ont pas réussi à modifier leurs habitudes, nous ne les culpabilisons pas, nous leur donnons plus de temps, ou leur proposons un autre type d’écogeste », poursuit Gilles Marchal.
Depuis le début de l’intervention d’E3D, les ambassadeurs ont recensé 1 898 écogestes réalisés. Sur le long terme, le premier objectif est de réduire de 7 à 10 % la quantité de déchets produits par les foyers des quatre communes concernées. Le second est d’accompagner les habitants à modifier leurs modes de consommation afin de réduire de près de 30 % les déchets d’emballages plastiques. Pour atteindre cet objectif, les ambassadeurs d’E3D répertorient les commerces qui réalisent un effort au niveau de l’emballage de leurs produits. Les habitants peuvent ensuite favoriser ces enseignes pour faire leurs courses. « Ce système permet de mettre en avant l’engagement des acteurs économiques dans la transition », souligne Gilles Marchal. 30 % des déchets papiers, aussi, devraient disparaître des poubelles avec, par exemple, la mise en place d’une étiquette “Stop Pub” sur les boîtes aux lettres. La moitié des habitants consultés en ont déjà collé une.
« Nous avons pour ambition d’aider les personnes à mieux utiliser le système de redevance incitative initiée dans le Sicoval depuis 2016 », explique Gilles Marchal. Cette redevance, instaurée il y a cinq ans dans la communauté d’agglomération, est une contribution demandée à l’usager pour utiliser le service public de ramassage des déchets. Concrètement, les habitants paient à chaque fois que les poubelles à ordures ménagères sont vidées par les services de la collectivité. Ces bacs sont équipés d’une puce qui recense directement le nombre de fois ou les déchets ont été versés dans les camions poubelles. Puis les habitants reçoivent une facture correspondante (et la formule est adaptée aux résidences et immeubles, ndlr). Autrement dit : moins de déchets, moins de coûts pour les habitants.
Alix Drouillat
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