Synonyme de rentrée scolaire, le mois de septembre marque également le temps de la rentrée politique. L’occasion pour le Département de Haute-Garonne de réaffirmer ses priorités, notamment en termes de transition écologique. Son président, Georges Méric, et les élus de la collectivité reviennent ainsi sur leurs ambitions : faire face à la crise énergétique et à l’urgence climatique.
« La guerre russe en Ukraine, l’explosion des coûts de l’énergie, le dérèglement climatique, la spirale inflationniste et la baisse du pouvoir d’achat, la hausse des prix alimentaires, des biens de consommation et des loyers ! » Georges Méric, président du Conseil départemental de Haute-Garonne, est inquiet… mais pas résigné. « Nous pouvons faire face à l’urgence ! » lance-t-il. « Notre gestion rigoureuse nous permet aujourd’hui de disposer des ressources nécessaires, notamment pour poursuivre notre Plan pour la transition écologique », appuie Sébastien Vincini, vice-président du Département, en charge des finances. Plan pour lequel la collectivité consacre 150 millions d’euros.
Dans le Plan pour la transition écologique figure la réduction de la consommation énergétique. D’abord celle des Haut-Garonnais. En maintenant ses aides à la rénovation des habitats, le Département a pour ambition d’accompagner 2 500 foyers chaque année en ce sens. En complément des autres subventions, les ménages les plus modestes peuvent ainsi prétendre à un coup de pouce pouvant aller jusqu’à 3 000 euros par logement rénové. « Toutes aides confondues, jusqu’à 75% des travaux peuvent alors être pris en charge », commente Jean-Michel Fabre, vice-président du Conseil départemental en charge de la transition écologique.
Et la sobriété énergétique concerne également les bâtiments publics de la collectivité. En effet, et ceci à cause de l’augmentation du prix de l’électricité, du gaz et du carburant, « la facture du Département est passée de 7 millions à 10 millions d’euros », précise Sébastien Vincini. Ainsi, dans un but financier et écologique, l’objectif est de réduire de 40% la consommation énergétique d’ici 2030. Pour cela, des mesures concrètes seront mises en place cet hiver, comme baisser le chauffage dans les bâtiments départementaux à 19°, raccourcir les plages horaires de chauffage, privilégier la visioconférence pour éviter les déplacements…
Des actions qui seront effectives également dans les 100 collèges de Haute-Garonne. Mais le Département, qui poursuit le maillage d’établissements scolaires, a intégré de nouvelles contraintes de construction à ces nouveaux bâtiments. En effet, les cinq collèges qui ont été érigés en 2022 (Beauzelle, Seysses, Cintegabelle, Saint-Simon et Guilhermy à Toulouse) sont équipés de systèmes permettant l’autosuffisance énergétique : pompes à chaleur géothermiques, panneaux photovoltaïques, récupérateurs d’eau…
Ils sont également dotés d’un outil de télésuivi, comme 145 autres bâtiments départementaux, pour analyser, réguler et réduire la consommation. Développé par l’entreprise toulousaine Ubigreen, il s’agit d’un logiciel de pilotage qui collecte les données de capteurs installés à des endroits stratégiques, et en déduit des mesures à mettre en place. « En trois ans, cette innovation a participé à une économie d’énergie de 10% », se réjouit Jean-Michel Fabre.
Au-delà de la seule consommation énergétique, qui occupe particulièrement les esprits aujourd’hui, le Plan pour la transition écologique du Département de Haute-Garonne fait également référence à la mobilité et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Département poursuit ses actions « pour limiter le nombre de kilomètres parcourus seul dans une voiture », résume Martine Croquette, vice-présidente en charge des mobilités. En effet, l’élue fait remarquer que « 85% des véhicules qui circulent n’ont à bord qu’un seul passager, le conducteur ». Un phénomène contre lequel lutte la collectivité par le déploiement du covoiturage. Déjà active quant au développement de cette alternative, elle souhaite maintenir son effort en rajoutant 2 000 places supplémentaires sur les aires dédiées d’ici 2028. Elles viendront grossir les rangs des 1 500 existantes sur 43 aires. « L’idée étant qu’à terme, chaque Haut-Garonnais dispose de cette option à moins de 15 moins de chez lui », poursuit-elle.
Dans cette même volonté de diminuer la pollution de l’air, la majorité de Georges Méric rappelle l’importance de l’usage du vélo. À ce titre, le Département a développé son propre réseau cyclable avec le Réseau Express Vélo (Rev). Ce sont ainsi 51 kilomètres de voies sécurisées, réparties sur sept tracés, qui verront le jour en 2025, pour un investissement de 53 millions d’euros. Ces liaisons permettront pour les habitants résidant au Sud-Est et à l’Ouest de Toulouse de rejoindre la Ville rose à vélo. De nouveaux axes sont à l’étude pour étendre le réseau à 100 kilomètres de pistes au Nord, à l’Ouest et au Sud de Toulouse. Ils pourraient être finalisés d’ici 2028.
Des mesures prioritaires dans la politique départementale, qui devraient encore être accélérées. Pour cela, les élus se réuniront en session extraordinaire, le 18 octobre prochain, et définiront les nouvelles actions à mettre en œuvre en faveur de la transition écologique.
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