Atmo Occitanie, l’observatoire régional de l’air, révèle les résultats d’une étude sur la qualité de l’air durant le dernier confinement. Il a eu moins d’impact sur la baisse des niveaux de pollution que celui de mars 2020. Le détail.
Comme il l’avait fait pour le premier, Atmo Occitanie, l’observatoire régional de l’air, a étudié l’impact du troisième confinement, du 4 avril au 3 mai dernier. « Ce sont des moments extrêmement privilégiés pour nos travaux, car nous n’avons jamais rencontré de concentrations aussi basses. Et cela nous permet de comprendre la dynamique de reprise du trafic routier », commence Dominique Tilak, la directrice générale d’Atmo Occitanie.
L’observatoire s’est particulièrement penché sur les concentrations de dioxyde d’azote (NO2). « C’est un polluant principalement lié au trafic routier et à l’activité économique. Nous avons choisi de le mettre en avant car c’est celui dont l’évolution est la plus marquée depuis le début de la crise sanitaire », explique la directrice. La première conclusion de l’étude est donc une confirmation : les restrictions de déplacement ont un impact important sur la baisse des niveaux de dioxyde d’azote mesurés sur l’ensemble de la région. Ils chutent d’environ 30 % en avril 2021, par rapport à la situation ‘’normale’’, des années 2017 à 2019. Deuxième enseignement : cette diminution demeure inférieure à celle observée durant le premier confinement, entre le 17 mars et le 11 mai 2020. Les niveaux de dioxyde d’azote avait alors baissé de 60 % à proximité du trafic routier et de 50 % dans le fond urbain (l’air des villes exposé à des sources de pollution).
L’étude d’Atmo Occitanie montre que la chute des niveaux de pollution est d’autant plus importante durant les week-end du mois d’avril 2021. « Cela est cohérent avec le maintien des déplacements liés aux activités professionnelles durant la semaine et la limitation des activités de loisirs et déplacements associés le week-end », analyse l’observatoire. Sur une journée type, ce dernier fait remarquer que le pic de pollution du matin est moins influencé par les mesures de restrictions que le pic du soir. « Ce dernier apparaît plus tôt, du fait de l’effet du couvre-feu, tout en demeurant moins élevé qu’en situation ‘’normale’’ ». Là encore, si, à partir de 18 heures, les niveaux de concentrations en 2021 et 2020 sont proches, en raison des mesures de restriction de circulation globalement similaires, il n’en va pas de même de l’heure de pointe du matin. Les écarts sont plus importants, « en lien avec un allègement des restrictions de circulation pour les activités professionnelles en 2021 »
C’est dans l’air de Toulouse que l’écart entre les niveaux 2021 et la situation ‘’normale’’ est le plus faible, en comparaison avec Montpellier et Nîmes. « Cela est principalement lié à la composition du tissu économique sur le territoire et notamment la présence d’un bassin industriel plus important à Toulouse, dont les activités ont continué à fonctionner en 2021 », explique Atmo Occitanie. À l’inverse, les différences de concentration entre le dernier confinement et une année normale sont plus importantes sur Montpellier et Nîmes. « En raison notamment de nombreux secteurs d’activités de services et touristiques toujours fortement impactés par la crise sanitaire ». Sur les autres principales agglomérations de la région, les situations sont différentes. Dans les autres villes, les baisses de concentration de NO2 sont contrastées. Allant de seulement -2 % à Tarbes et jusqu’à -24 % à Albi.
En 2019, 7650 Occitans étaient exposés à des niveaux de dioxyde d’azote dépassant le seuil critique de 40 milligrammes par mètre cube d’air. « Cela va forcément baisser pour l’année 2020 », annonce la directrice d’Atmo Occitanie, dont le prochain bilan annuel sera présentée le 11 juin prochain. L’impact des confinements sur la concentration de particules dans l’air est plus difficile à mesurer, « parce que les sources de ces polluants sont très variées et peuvent masquer l’effet de la seule réduction du trafic routier », explique Dominique Tilak. Quant à la présence d’ozone, « un polluant secondaire que l’on observe surtout en été », elle est davantage représentative lorsqu’on la mesure sur une année entière. L’ozone étant notamment le produit de la transformation d’oxyde d’azote, « le bilan sur l’année 2020 montrera que la baisse drastique des émissions a eu un effet bénéfique sur la concentration d’ozone », conclut la directrice.
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