Atmo Occitanie, l’agence en charge de la surveillance de la qualité de l’air au niveau régional, dresse un bilan plutôt positif de l’année 2021 : la qualité de l’air s’est améliorée sur l’ensemble du territoire. Les taux de polluants restent toutefois élevés, ce qui continue de représenter un risque pour la santé des habitants.
Bonne nouvelle. La qualité de l’air s’est améliorée en 2021 selon le dernier rapport annuel d’Atmo Occitanie, l’agence chargée de sa surveillance au niveau régional. Les concentrations des principaux polluants présents dans l’air sont en baisse en comparaison avec les années précédentes. Ceci s’explique notamment par la diminution des activités humaines liées à la crise sanitaire.
Attention, les quantités d’azote et de particules en suspension dans l’air restent conséquentes. La région a tout de même connu 31 épisodes de pollution l’année dernière, soit deux fois plus qu’en 2020. Une partie de cette augmentation est liée aux nuages de sables désertiques qui ont frappé la région.
La présence de polluants continue de représenter un risque pour la santé de tous, alors qu’un adulte respire près de 15 000 litres d’air par jour. Les détails.
Pour rappel, la pollution est la deuxième cause de mortalité considérée comme “évitable” en France, après le tabac et avant l’alcool. Elle aurait provoqué plus de 40 000 décès en 2021. C’est pourquoi, en septembre dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a revu à la baisse les seuils d’exposition au-delà desquels les polluants sont considérés comme nocifs pour la santé. Ces recommandations n’avaient pas été modifiées depuis 2005. Pourtant, elles sont une référence pour prévenir des risques sanitaires.
Désormais, le taux de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air est considéré comme dangereux au-delà de 10 microgrammes par mètre cube, alors que le seuil était fixé à 40 microgrammes en France jusqu’à aujourd’hui. Le taux de particules en suspension (PM10) aussi a été abaissé de 30 à 15 microgrammes par mètre cube. Idem pour les particules fines (PM 2.5), passées de 25 à 5 microgrammes par mètre cube.
« Les objectifs [de cette démarche] sont ambitieux et le signal est fort : l’OMS alerte sur le danger sanitaire de l’exposition à la pollution atmosphérique, même à de faibles concentrations », souligne Agnès Langevigne, présidente d’Atmo Occitanie.
« Les taux de concentration de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air sont en baisse depuis deux ans en Occitanie », explique Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie. La majorité de ces polluants est générée par la circulation des véhicules. Et aux abords des routes, les concentrations journalières moyennes dans l’air ambiant ont baissé de 4 % par rapport à 2020. Pourtant, les populations ont été confinées deux fois en 2020, contre une seule fois en 2021. La diminution continue de ces polluants est liée au remplacement des véhicules pour des modèles moins polluants (hybrides ou électriques), ce qui permet, depuis plusieurs années, « de réduire progressivement les émissions de dioxyde d’azote », détaille Atmo Occitanie.
Toutefois, l’observatoire régional souligne que selon les nouvelles recommandations de l’OMS, 60 % des habitants de la région restent exposés à des taux trop importants de dioxyde d’azote, notamment dans les métropoles, aux abords des grands axes de circulation.
Les concentrations de particules fines (PM 2.5) sont également en baisse dans l’ensemble des grandes villes d’Occitanie, que ce soit à Toulouse, Montpellier, Nîmes ou Perpignan. Ces polluants sont très présents dans les zones urbaines car ils sont générés par les systèmes de chauffage.
Les particules en suspension (PM10) ont la même origine que les particules fines. Elles sont simplement de plus grandes tailles. Selon Atmo Occitanie, la quantité de PM10 est restée identique en 2021 par rapport aux années précédentes. Près de 16 % de la population y sont particulièrement exposés.
Les concentrations en ozone (polluant qui se forme dans l’atmosphère lorsque l’oxyde d’azote est exposé à de fortes chaleurs) sont en repli en 2021 sur l’ensemble de la région par rapport aux tendances observées durant la période d’avant crise sanitaire. Atmo Occitanie relève une baisse moyenne de 10 % de ces concentrations sur une journée type de l’été 2021, en comparaison avec les périodes estivales de 2017, 2018 et 2019. « Le recul peut s’expliquer par le maintien de mesures liées au contexte sanitaire ayant limité les émissions de polluants précurseurs (oxyde d’azote à l’origine de l’ozone). De plus, l’ensoleillement un peu plus faible en début d’été n’a pas favorisé la formation du pollution », analyse Atmo Occitanie.
La quantité d’ozone est toutefois particulièrement importante localement dans les départements du Gard et de l’Hérault. À l’origine de ces fortes concentrations ? « Un taux d’ensoleillement élevé et une présence importante de polluants précurseurs issus de l’intensité de la circulation sur ce territoire en période estivale », conclut l’observatoire régional.
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