Des réseaux électriques plus intelligents, une énergie renouvelable mieux utilisée et des citoyens impliqués : le projet Smart Occitania veut accompagner la transition énergétique dans les territoires ruraux de la Région ?
Atteindre l’objectif de première région à énergie positive d’ici 2050, tel est l’enjeu final du projet Smart Occitania. Plus précisément, il s’agit pour la Région, Enédis et ses partenaires, de travailler à des solutions innovantes permettant de satisfaire tous les consommateurs d’énergie occitans, notamment ceux résidant à la campagne, à un moindre coût, tout en les amenant vers la transition énergétique. Comprenez : augmenter la production d’énergie renouvelable, faire baisser la consommation, et agir efficacement sur les défections des réseaux, en milieu rural.
« Lancé en 2017, les travaux du projet Smart Occitania, coordonné par Enédis, touchent maintenant à leur fin », acte Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région, en charge du développement économique et de l’innovation. Plusieurs outils intelligents et procédures innovantes ont été éprouvés pendant trois ans. Les expérimentations ayant été satisfaisantes, ils sont désormais en cours de déploiement. Car, pour tous les partenaires de cette démonstration, « il n’y aura pas une solution, mais des solutions, qui permettront d’atteindre la transition énergétique », précise Matthieu Casaux, directeur régional d’Enédis.
Spécifiquement dédiées au milieu rural, dont les problématiques de réseaux sont particulières, trois campagnes d’expérimentations ont été menées auprès du grand public et d’élus locaux. Une première concernait la manière de réduire la consommation. « Il s’agissait essentiellement de sensibiliser à la transition énergétique », explique Isabel Garcia-Burel, responsable du projet Smart Occitania pour Enédis.
Ainsi, des élus de l’Aude, de l’Aveyron et de la Haute-Garonne (hors Métropole), ont été contactés pour les amener à déployer des initiatives visant à économiser l’énergie sur leurs territoires. « Les présidents de communautés de communes se sont avérés les plus réceptifs, essentiellement parce qu’ils détiennent les compétences pour agir en la matière », analyse-t-elle.
Parallèlement, des fonctionnaires territoriaux des petites communes ont été spécifiquement formés à cette transformation des modes de production et de consommation de l’énergie. Une démarche nécessaire et maintenant désormais intégrée dans les parcours classiques de formation.
Dans un même temps, Enédis a transmis un questionnaire à 2 300 particuliers afin de connaître leur position quant à la transition énergétique, leur situation en la matière et leurs besoins. Le distributeur d’énergie leur a ensuite envoyé, pendant 12 mois, une lettre mensuelle d’informations répondant à leurs principales préoccupations.
Une deuxième expérimentation a été diligentée dans le but d’augmenter et de gérer la production d’énergie renouvelable. C’est notamment sur les unités de méthanisation que se sont concentrés les travaux. L’idée étant de stocker l’énergie produite dans ces usines pour l’injecter ensuite aux moments où la consommation est plus importante. Pour cela, l’industriel Actia a mis au point un outil permettant d’estimer la consommation. « À partir de ces relevés, nous envoyons des alertes aux méthaniseurs pour leur communiquer les périodes auxquelles ils peuvent produire, celles auxquelles il convient de stocker et celles auxquelles il faut injecter leur production », précise Thierry Lafont, responsable de la division énergie d’Actia. Une solution qui permet donc d’optimiser l’utilisation des ressources.
Une dernière expérimentation concernait plus précisément la maintenance des réseaux. Il s’agissait d’aider Enédis à identifier les défaillances sur le réseau de distribution d’électricité. Avec le concours du groupe Cahors, des outils “sentinelles” ont été conçus afin de faire remonter les informations réseaux plus rapidement : « Auparavant, ce sont les agents Enédis qui se rendaient sur place pour chercher les causes d’une panne, maintenant nous pouvons transmettre automatiquement les défauts sur les réseaux », commente le groupe. L’installation de plus de 3 000 capteurs communicants en Occitanie a ainsi permis un gain de temps de 10 % sur les localisations de pannes correspondant à un gain de 45 minutes en moyenne lors des coupures. D’autres capteurs permettent à Enédis de suivre la qualité de la livraison d’électricité à leur clients et la consommation, en renforcement des données des compteurs Linky.
Toutes ces actions sont en cours de déploiement dans le cadre du projet Smart Occitania et mobilisent un budget de 8 millions d’euros. Ces dispositifs techniques, industriels, scientifiques ou sociétaux doivent permettre d’améliorer l’observation du réseau de distribution en milieu rural. Et d’amener la totalité des territoires d’Occitanie vers la transition énergétique visée par la Région.
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