Première marque de vin à relancer la consigne, la start-up Oé débarque à Toulouse et propose ses bouteilles dans plusieurs épiceries zéro déchet de la ville.
Comme pour la confiture, c’est peut-être dans les vieilles bouteilles que l’on boira désormais les meilleurs vins. C’est en tout cas le souhait de la start-up lyonnaise Oé. Sorte de « néo-coopérative » engagée et spécialisée dans le vin biologique, sans pesticide et vegan, l’entreprise se veut en effet la première marque de vin à remettre en place la consigne.
Lancée il y a un an, l’entreprise déploie petit à petit cette pratique sur le territoire et débarque aujourd’hui à Toulouse grâce à des partenariats avec des commerces engagés dans une démarche zéro déchet. Dans plusieurs épiceries et boutiques de la ville (Ceci et Cela, Le Drive tout nu, Les Tarées du Vrac, Ô local bio et le Le Monde d’Orélie), il est ainsi désormais possible de se procurer du vin Oé en bouteille consignée. Et donc de ramener celle-ci une fois le contenu consommé.
« Ces derniers années, il y a eu un phénomène de retour de la consigne mais pas tellement pour le vin. On nous a donc dit que nous faisions fausse route, que la filière n’était pas structurée pour cela. Mais si le coût d’une bouteille consignée est en effet trois fois supérieur à celui d’une bouteille classique, le bénéfice écologique est tel que beaucoup de monde va s’y mettre et le volume permettra alors de réduire ces coûts », assure Thomas Lemasle, fondateur de Oé.
Alors qu’en France, le recyclage du verre est assez performant, avec un taux de 86%, le réemploi permet d’aller encore plus loin. Ramener sa bouteille plutôt que de la casser dans dans un collecteur représente en effet des économies de 80% d’émission de gaz à effet de serre, de 79% d’énergie et de 33% d’eau. « Même si le recyclage du verre fonctionne, il faut le faire fondre pendant 24 heures dans des fours à 1500 degrés, c’est très énergivore », explique Thomas Lemasle.
Pour réduire au maximum l’empreinte écologique liée à la collecte des bouteilles, Oé a choisi de s’appuyer sur un autre acteur local, l’association Consign’up. Depuis environ deux ans, celle-ci a fait le pari de relancer la consigne à Toulouse. Une fois les bouteilles ramenées par les consommateurs et stockées par les épiceries, c’est elle qui se charge du ramassage, du lavage industriel et du renvoi des bouteilles.
« Pour l’instant nous nous engageons à les reprendre toutes mais, à terme, l’idée est qu’elles soient réutilisées localement par d’autres acteurs », précise l’entrepreneur. Une bouteille en verre peut être lavée et réemployée jusqu’à 50 fois, après son utilisation.
Les commerçants proposant le vin Oé sont, eux, ravis de pouvoir enrichir leurs étals. « Pour être cohérentes dans notre démarche zéro déchet, nous ne proposons que des produits en vrac ou conditionnés dans des emballages consignés. Après des mois de recherches et démarchages auprès des producteurs de vin, nous avons enfin trouvé. Et les clients jouent vraiment le jeu de la consigne », témoigne ainsi Mélanie Chauvin, co-gérante de la boutique Les tarées du Vrac.
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