D’ici la fin de l’année, sera présenté un Schéma directeur cyclable qui actera la politique commune des 114 municipalités de la grande agglomération toulousaine en matière de deux roues. Un programme peu ambitieux pour les associations d’usagers.
Visiter Toulouse à vélo © Maison du vélo« La politique cyclable de l’agglomération ne doit pas être une simple théorie sympathique et marginale, mais se traduire par des actes concrets pour transformer les habitudes de déplacements », lance Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse métropole, lors de sa “journée terrain” consacrée au vélo. Pour appuyer ses propos, l’élu a rappellé l’élaboration d’un Schéma directeur cyclable actuellement en préparation. D’ici la fin de l’année, la collectivité devrait donc présenter ce qui deviendra la politique commune en matière de deux roues, et ce pour les 114 municipalités de l’agglomération.
C’est lors de l’adoption du dernier Plan de déplacements urbains (PDU), il y a un an, qu’il a été décidé de cet élargissement du territoire d’action, qui passe donc de la métropole à la grande agglomération. « Cette politique globale sera gérée par Tisséo-Collectivités pour assurer une vision plus cohérente et continue », commente Jean-Luc Moudenc.
Pour cela, un peu plus de 25 millions d’euros par an sont mobilisés, dont 80 % sont pris en charge par Toulouse Métropole. « Et c’est sans compter sur la participation de la Région et du Département qui n’ont pas encore communiqué quant à la hauteur de leurs engagements financiers », détaille Jean-Michel Lattes, président de Tisséo-Collectivités. Celui-ci précise que ce budget représente le double des investissements recommandés par la Fédération française des usagers de la bicyclette (Fub), 10 millions d’euros pour un million d’habitants.
Des financements que l’association 2 Pieds 2 Roues (2P2R) ne prend pas pour argent comptant. « Rien ne garantit que ce budget soit reconduit chaque année. Ni qu’il soit réellement utilisé pour le vélo exclusivement. Je serais curieux de savoir, lors des réaménagements de voirie incluant une part cyclable, quel budget est réellement utilisé pour cette dernière », lance Guillaume Crouau, président, pour qui une enquête de la Cour des comptes ne serait pas superflue.
« Des investissements qui n’ont jamais été aussi importants »
Dans tous les cas, selon l’association, le montant annoncé n’est pas suffisant : « Pour répondre aux besoins, il faudrait mobiliser 40 millions d’euros par an, sur dix ans. » À cela, l’équipe de Jean-Luc Moudenc oppose « des investissements qui n’ont jamais été aussi importants ». « J’inaugurerai le 21 mai, le nouvel aménagement des berges assurant la liaison directe, sur trois kilomètres, de l’Oncopôle à la Prairie des filtres pour un budget de 5,9 millions d’euros », précise Marie-Hélène Mayeux-Bouchard, adjointe au maire de Toulouse, en charge des fleuves et canaux. Un espace cyclable qui vient s’ajouter aux 42 kilomètres de pistes supplémentaires créés entre 2014 et 2018.
Des points de vue différents, mais qui tentent de se compléter. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les associations, dont 2P2R, pour intégrer au Schéma directeur cyclable leur expertise usager », rappelle Jean-Luc Moudenc. Une démarche que reconnaît Guillaume Crouau, même s’il aurait souhaité une participation plus importante dans la gouvernance du programme.
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