Sac sur le dos et caméra au poing, deux jeunes Toulousains sillonnent l’Amérique latine afin d’y réaliser une série de reportages, dans le cadre de leur projet Rêv’Earth. Leur objectif ? Promouvoir des projets qui mettent en œuvre des alternatives écologiques concrètes. Après leur voyage en Colombie pour évoquer la reforestation, l’équipe de l’association toulousaine Rêv-Earth s’est ainsi rendue en Équateur, à la rencontre de l’artiste Angie Vanessita qui milite pour les droits de la nature, des peuples autochtones, et des femmes à travers ses créations graphiques. Reportage.
Dans la société actuelle, l’image est omniprésente dans notre quotidien. Les supports audiovisuels se sont multipliés au fil des années pour stimuler notre œil et impacter au mieux notre cerveau, de manière explicite ou implicite. Ainsi, l’image permet de transmettre une information et de susciter des émotions, parfois plus que les mots.
Pour son sixième reportage, l’équipe de l’association toulousaine Rêv-Earth, qui milite pour un monde respectueux de l’environnement et de l’humain, est partie en Équateur, à la rencontre de l’artiste Angie Vanessita. Originaire de Colombie, elle se définit comme illustratrice, graphiste, militante, mère de famille, écologiste, et féministe. Son objectif : rendre visibles par l’image les causes qui ne le sont pas. Pour cela, elle s’engage aux côtés d’Organisations non gouvernementales (ONG) qui agissent sur les questions sociales et environnementales du continent latino-américain principalement mais également du reste du monde.
À travers ses créations visuelles, Angie Vanessita invite le spectateur à poser un regard critique sur les injustices sociales. Depuis plus de 10 ans, elle se bat aux côtés des indigènes contre l’activité minière et pétrolière qui contamine et détruit les écosystèmes et les populations. À son échelle, elle lutte également pour le droit des femmes et pour une société plus écologique. Elle considère l’art graphique comme « un outil de communication conscient et puissant qui peut ouvrir la voie à la compréhension d’autres réalités ».
Ses œuvres mettent en évidence des femmes, des ethnies et des générations différentes. Elles présentent également l’harmonie entre l’être humain et la nature. On y retrouve notamment la notion de “Pachamama” qui signifie la déesse Terre-Mère dans la culture inca ainsi que les animaux sacrés tels que le serpent, le puma ou le condor. Les savoirs ancestraux portant par exemple sur les plantes médicinales sont également très présents. L’artiste s’inspire beaucoup des peuples autochtones d’Amazonie qui considèrent faire entièrement partie de la nature, a contrario de la notion d’anthropocène qui positionne l’être humain comme dominant.
Pour participer au changement des imaginaires, Angie Vanessita illustre également des modes de vie alternatifs. Centrées sur la mise en commun des compétences et sur l’entraide entre les citoyens, ses œuvres révèlent des sociétés plus respectueuses de l’humain et de l’environnement. On y retrouve divers systèmes low-tech qui suivent les principes d’utilité, d’accessibilité et de durabilité. L’artiste souhaite mettre en lumière plus largement les solutions qui existent pour réduire son impact et vivre plus sobrement sur les plans énergétique et alimentaire. « Il faut se battre,à travers l’image, pour changer nos imaginaires et pouvoir commencer à rêver collectivement », estime-t-elle.
Selon les réalisateurs du reportage : « Ce travail graphique est très important pour relever les défis climatiques et sociaux. Tout au long de l’histoire, l’art a eu son rôle à jouer et c’est d’autant plus vrai dans la société panoptique actuelle où ce qui n’est pas visible n’a pas d’existence. »
Commentaires