Ce dimanche 30 juin aura lieu le premier tour des Législatives anticipées ; la macroniste Monique Iborra se présente devant les électeurs de la 6e circonscription de Haute-Garonne pour un cinquième mandat parlementaire. Mais devant la montée du Rassemblement National dans ce secteur, et son ancrage historique à gauche, la députée sortante ne fait plus partie des favoris.
La 6e circonscription de Haute-Garonne, constituée des cantons de Cadours, Léguevin et Saint-Lys, et des communes de Colomiers et Tournefeuille, sera à surveiller de près lors des prochaines Législatives qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet. En effet, Monique Iborra (Renaissance) y est députée depuis 2007, soit depuis 17 ans. Pourtant, cela ne signifie pas que la circonscription s’inscrit dans la majorité présidentielle actuelle depuis longtemps. Car la députée sortante n’a pas toujours appartenu à ce courant politique… Il fut un temps où elle était une figure locale du Parti Socialiste, étiquette sous laquelle elle a d’ailleurs été propulsée à l’Assemblée nationale pour la première fois en 2007, puis en 2012, avant de rejoindre La République en Marche qui l’a investie lors des Législatives de 2017 et 2022. Élue sous deux bannières différentes, elle peut se targuer d’un bilan personnel qui semble plébiscité par les électeurs de la circonscription. Cependant, la députée sortante pourrait ne pas être reconduite…
Si Monique Iborra s’est imposée sans grandes difficultés jusqu’en 2017 (avec 55,1% des voix face à Françoise de Veyrinas de l’UMP en 2007, avec 65,5% des voix face à Jocelyne Vidal de l’UMP en 2012 et avec 55,87% des voix face à Patrick Jimena de La France Insoumise en 2017), elle a bien failli perdre son siège lors des dernières Législatives de 2022. En effet, il y a deux ans, la macroniste s’est trouvée au second tour face au candidat de la Nupes, Fabien Jouvé, et est parvenue à conserver la 6e circonscription à quatre voix près : 27 566 pour son adversaire contre 27 570 pour Monique Iborra.
Un avertissement que le socialiste Arnaud Simion, candidat Nouveau Front Populaire (NFP), tentera de transformer en “reprise de la circonscription par la gauche”. Un scénario plausible dans ce secteur traditionnellement ancré à gauche, dans lequel Arnaud Simion, comme Monique Iborra, représentera le choix modéré face aux extrêmes, Les Républicains n’ayant pas proposé de liste, conformément à l’accord national passé avec le RN. Le Nouveau Front Populaire et Renaissance seront donc opposés à Reconquête, Lutte Ouvrière et le Rassemblement National représenté par Nadine Demange-Fierlej, leur adversaire la plus sérieuse.
Tellement sérieuse que la candidate du RN sur la 6e circonscription pourrait bien jouer les trouble-fêtes, dans un contexte national de poussée de l’extrême droite. Un phénomène qui se traduit à l’échelle locale : lors des dernières élections législatives, la mouvance avait obtenu 20,22% des voix (16,80% pour le Rassemblement National et 3,42% pour Reconquête). La candidate RN, Lydia Aiello, n’était pas parvenue à se hisser au second tour. Mais la situation était alors différente puisque les électeurs avaient le choix entre 14 prétendants à la députation. Dimanche 30 juin, il n’y aura que six candidats :
Le RN pourrait donc parvenir au second tour. D’autant plus facilement qu’il ne faudra obtenir qu’un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits pour décrocher son ticket pour le 7 juillet. Nadine Demange-Fierlej espère ainsi participer à la finale, ou du moins provoquer une triangulaire. Ce qui s’avère tout à fait probable au vu des derniers scores de son parti lors des Européennes 2024. En effet, dans la plus grande ville de la circonscription qu’est Colomiers, le RN avait été crédité de 26,39% des voix, loin devant la liste du Parti Socialiste-Place Publique (19,68%) et la candidate de la majorité présidentielle (15,24%).
Si l’issue de l’élection reste imprévisible, il sera difficile donc pour la députée sortante Monique Iborra de garder son siège.
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