Des députés de Haute-Garonne sont très remontés après l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement sur le projet de réforme des retraites.
Par crainte de voir le projet de réforme des retraites ne pas être adopté par l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont décidé de recourir à l’article 49.3 de la constitution ce jeudi 16 mars.
La responsabilité du gouvernement est donc engagée. « L’incertitude plane à quelques voix près. (…) On ne peut pas faire de pari sur l’avenir de nos retraites. Cette réforme est nécessaire. Parce que je suis attachée à notre modèle social et parce que je crois dans la démocratie parlementaire, (…) je suis prête à engager ma responsabilité », a expliqué la Première ministre devant l’Assemblée nationale en ébullition.
Avec l’utilisation du 49.3, le gouvernement s’expose à plusieurs motions de censure. Marine Lepen (RN) a annoncé qu’elle en déposera une. Le président des Républicains, Eric Ciotti, a fait savoir que son parti n’en déposera pas et ne votera pas celles qui le seront. Mais certains députés de droite réfléchissent à les soutenir. C’est notamment le cas d’Aurélien Pradié, député du Lot.
Avec le recours à l’article 49.3 de la constitution, les députés de la Haute-Garonne n’ont pas eu l’occasion de s’exprimer sur le projet de réforme des retraites. Ceux de la France insoumise et du Pari socialiste ont réagi sur les réseaux sociaux.
« Le gouvernement, incapable de rassembler assez de députés, malgré sa majorité relative présidentielle, et incapable de convaincre le peuple avec une écrasante majorité des Français contre cette réforme des retraites, recours à la brutalité d’un énième 49-3 », déplore le député François Piquemal (LFI) sur Twitter.
Dans une vidéo, Christophe Brex (LFI) souligne « un aveu de faiblesse du gouvernement ». Il invite à « descendre dans les rues. On fera le nécessaire à l’Assemblée nationale pour faire plier le gouvernement. »
Anne Stambach (LFI) écrit que « le macronisme est à l’agonie : sans majorité dans le pays, il passe en force à l’Assemblée. Le gouvernement est prêt à piétiner la démocratie pour imposer son projet injuste et brutal. Nous ne laisserons pas faire ! »
Le socialiste Joël Aviragnet note pour sa part que « Après être resté sourd au mouvement social et aux revendications de 3/4 des Français, le gouvernement, encore une fois, passe en force. Piétiner chaque jour la République, du bras d’honneur aux 49-3, n’est plus acceptable. Ce gouvernement est minoritaire : censurons-le ! »
« À la souffrance sociale, le gouvernement ajoute le déni de démocratie. En n’écoutant pas le peuple, en ne présentant pas ce texte au vote de la représentation nationale, il creuse le fossé entre les citoyens et leurs dirigeants », estime Carole Delga (PS), présidente de la région Occitanie.
« Le choix du passage en force à l’Assemblée nationale, c’est le mépris de la démocratie. Le nouveau critère de pénibilité, c’est le gouvernement. Leur seule majorité, c’est le 49-3 ! », note le Parti socialiste de la Haute-Garonne sur ses réseaux sociaux.
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