Emmanuel Macron, ministre de l’économie, annonçait jeudi soir le choix du consortium chinois Symbiose (Shandong Hi Speed Group et Friedmann Pacific Investment Group) quant au rachat des parts de l’Etat dans le capital de l’Aéroport Toulouse-Blagnac. A Toulouse, les réactions sont immédiates.
Par Myriam Balavoine
Les spéculations concernant la décision du gouvernement français de céder ses parts allaient bon train dans l’agglomération toulousaine, après le lancement d’un appel d’offre international. L’annonce est tombée hier soir, c’est le consortium chinois Symbiose qui a été choisi pour racheter 49,9 % de l’aéroport. Les réactions, diverses et variées, au sein de la classe politique toulousaine se font déjà ressentir. Le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, réagit : « Je prends acte du choix fait par le gouvernement. Dans ce dossier, nous n’avons en aucun cas été décisionnaires mais nous avons tenté de faire entendre nos demandes ».
Plutôt satisfait et confiant, Jean-Luc Moudenc relève notamment « deux points essentiels » à ses yeux. « Comme nous l’avions demandé, l’Etat va conserver 10% de ses parts, ce qui assure une majorité d’actionnariat public. D’autre part, le groupe chinois a prévu de rétrocéder 1/3 de sa participation à des sociétés nationales, élevant à 2/3 les actions françaises. » Le maire appelle à la patience, attendant la vente pour « consolider juridiquement les garanties promises par l’Etat », à savoir la signature d’un pacte d’actionnaire et de nouveaux statuts pour les majorités qualifiées. Considérant qu’il n’y a « pas de raison d’être inquiet », il reste pourtant « vigilant pour que les engagements pris soient tenus », tout en espérant que les quatre actionnaires locaux continuent à « travailler conjointement pour l’intérêt général et le dynamisme économique local ».
Bernard Keller “Je regrette ce choix dont le critère essentiel est le prix”
Autre son de cloche du côté de Bernard Keller, maire de Blagnac qui « regrette ce choix dont le critère essentiel est le prix. Cette offre n’est pas, pour moi, la meilleure au regard de nos attentes économiques et sociales. » Néanmoins rassuré qu’il ne s’agisse que d’une « privatisation partielle permettant la constitution d’un pacte d’actionnaires majoritaires avec les collectivités publiques et la CCIT », Bernard Keller reste en attente. En attente notamment des directives que prendra le nouvel actionnaire, d’une réponse aux inquiétudes qui grandissent ici, à Toulouse, quant à la conservation de la « puissante mission publique de développement économique et d’emploi ». Une annonce plus que controversée qui mobilise les élus.
La rédaction
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