La commune de Balma ne cesse de voir sa population grandir et son territoire se développer. Un étalement urbain que veulent éviter les candidats à la mairie. Dans leur viseur, les logements et surtout les bureaux. Ils estiment qu’il faut aujourd’hui freiner leurs constructions et dénoncent un important manque d’équipements.
« De 2014 à 2019, 1261 logements ont été livrés à Balma. De 2008 à 2013 ils étaient au nombre de 956. Soit une augmentation de 30% », souligne Laurent Méric, candidat divers gauche aux municipales de Balma et tête de liste de “Balma solidaire et innovante”. Selon lui, le maire sortant n’a pas tenu ses promesses : « En 2014 il avait dit : “ça suffit les constructions.” » Vincent Terrail-Novès se défend : « Nous avons fermé une zone vouée à l’urbanisation qui est celle de la vallée de l’Hers. De plus, depuis 2014, nous avons un plan guide d’aménagement pour ne pas construire tous azimuts », informe le maire sortant (ex-Les républicains), candidat à sa propre succession. Dans tous les cas, l’urbanisation reste une problématique majeure à Balma. Chaque année la commune voit sa population augmenter de 3,2%.
Elle comptait 15 807 habitants en 2015, contre 13 474 cinq ans plus tôt. « Nous accueillerons de nouveaux habitants mais à un rythme réfléchi car nous voulons préserver les espaces agricoles et naturels », indique Vincent Terrail-Novès. Pourtant, Bernard Viudez, à la tête du groupe “Les Balmanais”, affirme que le maire compte construire davantage s’il est réélu : « Lors de son mandat, il a permis la construction de 86 847 m². Pour 2020-2026, il prévoit de construire 125 400 m². » Lui, souhaite limiter les constructions au même niveau que lors de la dernière mandature. De son côté, Laurent Méric veut « respecter le nombre de création de logements, dans le cadre du PLUi-H (Plan local d’urbanisme intercommunal, ndlr) qui est de 195 logements par an d’ici 2025 ». Yannick Bourles, candidat EELV, est du même avis : « Il faut respecter le PLUI-H avec des infrastructures de déplacement qui doivent suivre. Sans cela, nous ne pourrons pas construire plus. » Concernant les bureaux, les candidats sont d’autant plus réticents à en voir construits. « Quand nous aurons mis en place les solutions qui permettent à chacun de circuler et d’avoir des équipements à bonne dimension, nous verrons. Mais pour l’instant, il faut arrêter”, lance Laurent Méric.
En somme, trop de constructions mais surtout pas assez d’équipements, selon les candidats aux municipales. « Balma compte 17 000 habitants et un gymnase. Labège, 4 500 et trois gymnases. Le maire avait promis de mettre à jour les équipements et rien n’a été fait mis à part des city parks et des city stades », poursuit Laurent Méric, qui évoque donc un gymnase supplémentaire ainsi qu’une extension de la piscine municipale, des axes également abordés par Vincent Terrail-Novès. Bernard Viudez souhaite également plus d’équipements : « Nous devons faire en sorte que la croissance de la population soit en adéquation avec ce que met en place la commune pour accueillir les nouveaux Balmanais dans de bonnes conditions ».
Autre projet, porté par Vincent Terrail-Novès : une maison de quartier. « Située dans le quartier de Vidailhan, elle accueillera une ludothèque municipale et deux salles pour les associations », détaille le maire sortant. Laurent Méric veut aller plus loin en créant un pôle municipal, le long de l’avenue de la Plaine : « Il y aura un nouveau centre de loisirs, une cuisine centrale, un restaurant pour les seniors, des salles à destination des associations et le nouveau groupe scolaire ». Un groupe scolaire source de discordance entre les candidats et le maire sortant. Ce dernier compte construire la cinquième école de Balma sur l’un des terrains de sport du collège Jean Rostand. Pour Bernard Viudez et Laurent Méric, ce lieu n’est pas approprié car « il n’y a pas d’enfants en âge d’aller à l’école » dans ce quartier. « C’est le seul point d’accroche de mes concurrents. De plus, ce serait une construction sur la vallée de l’Hers que nous avons voulu protéger de l’urbanisme », dénonce Vincent Terrail-Novès.
Heloïse Thépaut
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