POUR : François Briançon
Conseiller municipal de la ville de Toulouse et conseiller communautaire de Toulouse Métropole.
“Je suis bien entendu absolument favorable au droit de vote des étrangers non-européens aux élections locales. Récemment Christiane Taubira a proposé que ce droit soit accordé aux étrangers qui résident en France depuis cinq ans. Cela me paraît une bonne proposition.
Depuis 1981, cette mesure figure régulièrement aux programmes des candidats ou candidates socialistes aux élections présidentielles ou législatives. La gauche y a régulièrement renoncé. C’est un tort et une faute. On ne doit pas transiger avec ses valeurs.
Pour justifier cette position, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, rappelait encore récemment que le gouvernement « ne dispose pas de majorité parlementaire pour modifier la Constitution ». Certes, mais rien ne nous empêche d’en faire un combat politique, de ne pas renoncer face à l’opinion et aux difficultés. Une partie de la droite, à l’image de mon contradicteur, a une vision étriquée de la République. Mais je pense qu’il y a aussi des élus de droite qui veulent une République plus ouverte et plus généreuse.
Le droit de vote des étrangers non européens aux élections locales est important pour le « vivre ensemble » et la démocratie. Il est bon pour la République ! Il faut le faire. Maintenant.”
CONTRE : René Gies
Délégué UMP de la 7e circonscription Haute-Garonne, référent local de la “Droite Forte”
“Pour moi, le droit de vote est la marque d’une appartenance à un groupe, une collectivité qui vous reconnaît un droit d’expression et de décision sur les sujets fondamentaux. Même dans la Grèce antique, la démocratie qui fonctionnait par « tirage au sort », supposait d’être citoyen athénien.
Par définition, un étranger ne fait pas partie intégrante de la communauté qui nous intéresse : collectivité locale, territoriale ou nationale. Participer à l’activité, au développement de notre société sur le plan économique, social ou culturel n’induit pas appartenance intrinsèque à cette société. Un client qui contribue au développement d’une entreprise, fait-il partie de cette entreprise ?
Le Traité de Maastricht a élargi la notion d’appartenance en créant un concept de citoyenneté européenne qui offre le droit de vote aux « étrangers » européens. Ce n’est qu’une extension du groupe.
Deux logiques s’affrontent dans ce débat : Celle d’agents économiques égocentrés dans un monde consumériste global et celle d’un citoyen libre, acteur de son projet collectif. À la tentation d’un droit universel sur une logique « censitaire », nous opposons les droits et devoirs de la Nation.”
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteurÀ lire aussi sur le même sujet :
Actualités en continu - Politique
Commentaires