Vendredi 19 juin, 10h05. La cloche du conseil municipal retentit au Capitole. A l’ordre du jour, outre la fusion des régions, la sculpture de l’Euro 2016 fait polémique.
Hier, en conférence de presse et ce matin au conseil municipal, Pierre Cohen a reproché au maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc de “prendre en otage les Toulousains” en leur infligeant “une triple peine”. Il parlait notamment de la hausse d’impôts de 15% votée lors du dernier conseil municipal le 10 avril, sans oublier la baisse des subventions et la hausse des tarifs (cantine, CLAE…). Jean-Luc Moudenc a aujourd’hui répondu : “On n’est pas là pour créer une épargne, mais il faut bien qu’une épargne finance les investissements pour ne pas avoir à dépendre de l’emprunt. Votre reproche est donc fondé. Nous voulons nous donner les moyens de notre projet”. Rappelant également que “la baisse de dotation de l’Etat bouleverse la stratégie et l’équilibre budgétaire des grandes collectivités”.
Antoine Maurice, du groupe Toulouse Vert Demain, a affirmé “déplorer la gestion de la ville de Toulouse depuis la prise de fonction de Jean-Luc Moudenc”, rappelant que “cette mairie doit être celle de tous les Toulousains”. Outre “la remise en question de la politique écologique et un statut quo de la voiture”, Antoine Maurice a partagé ses craintes concernant la baisse des dotations des écoles, la qualité des repas dans les cantines et les baisses des dotations accordées aux Maisons des Jeunes et de la Culture. “Vous mettez à mal le fonctionnement des MJC en proposant des baisses drastiques bien au-delà des chiffres annoncés”.
Jean-Luc Moudenc : “On n’est pas là pour créer une épargne, mais il faut bien qu’une épargne finance les investissements pour ne pas avoir à dépendre de l’emprunt.”
Première délibération : Toulouse, chef-lieu provisoire de la future région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Un terrain d’entente entre l’équipe de Jean-Luc Moudenc et l’opposition, qui accepte cette proposition sans discuter, au regard de “la visibilité de la ville et des équipements qui donnent une dimension régionale à la métropole”. Le maire a précisé que “choisir Toulouse comme capitale régionale ne doit pas favoriser un déclassement de Montpellier” et souhaite que “ce choix se fasse selon un principe d’efficacité du service public et non de façon arbitraire.”
Joël Carreiras, ancien adjoint aux finances de Pierre Cohen, en a quand même profité pour demander au maire son avis sur la suspension de la fusion des régions. Début juin, Dominique Reynié, tête de liste du centre droit pour les régionales, l’a en effet demandé jusqu’aux élections, ceci au nom du respect de la démocratie. Ce à quoi Jean-Luc Moudenc a répondu : “Je ne suis pas en campagne régionale donc je laisse les candidats s’exprimer à ce sujet. Mais vous me tendez la perche. La fusion des régions, ce ne sont que des inquiétudes, tensions et dépenses supplémentaires à court terme”.
Autre sujet de polémique, la sculpture de l’Euro 2016. Installée rue Lafayette, le long du square Charles De Gaulle, elle fait grincer des dents l’opposition. Le square n’est pas, selon l’ancien adjoint aux sports François Briançon, “le lieu le plus approprié pour accueillir cette sculpture, avec ses 5 tonnes et ses 20 mètres de long. Beaucoup de statues importantes sont aux alentours, comme celle de Nougaro”. D’autant plus que cette statue supprime selon lui des places de vélo. Pierre Lacaze, président du groupe des élus communistes, dit “ne pas croire que les Toulousains, soucieux du patrimoine, sont satisfaits de l’emplacement de cette sculpture”. La solution ? Déplacer la statue au Stadium. Seulement, Laurence Arribagé, adjointe au sport, “ne connaît pas beaucoup de familles toulousaines qui se promènent autour du Stadium”. Elle affirme que c’est une bonne idée, oui, mais dans un an, quand l’Euro 2016 sera terminé. En attendant, elle déclare qu’un concours de selfies sera lancé pour valoriser cette “structure qui a beaucoup de succès” et qui “ne bougera pas d’un seul centimètre”. Suite au débat, Jean-Luc Moudenc s’est contenté de dire que “l’opposition ne doit pas avoir grand-chose à dire dans cette ville pour en arriver à de telles remarques”.
Egalement à l’ordre du jour, le compte administratif de la ville pour 2014. Les dépenses sont en augmentation de 3,4% par rapport à l’année précédente. “Une évolution importante car les recettes ont augmenté de 0,9% seulement”, explique l’adjoint au maire Sacha Briand. A prévoir : “un emprunt significatif et structurel tant qu’une situation budgétaire stable n’est pas établie”.
Amélie Phillipson
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