Après quatre mois sans séance, le conseil municipal de Toulouse s’est tenu ce vendredi 22 octobre 2021 au Capitole. L’occasion pour les groupes d’opposition de faire une rentrée politique tous azimuts.
Plus d’un mois après la rentrée des classes, les élus du conseil municipal de Toulouse font leur rentrée politique. En effet, ce vendredi 22 octobre, s’est tenue la première assemblée municipale depuis le 18 juin dernier. Une faible fréquence de ce rendez-vous démocratique, « limité au nombre minimum » légal, qu’a désapprouvé Antoine Maurice, président du groupe d’opposition Archipel Citoyen, en préambule de son intervention lors des propos liminaires. Celui-ci a notamment regretté que ce calendrier l’oblige à aborder des questions liées à l’éducation et la rentrée scolaire « à l’approche des vacances de la Toussaint ». Avant de faire la revue des thèmes qui l’opposent à la majorité.
Détérioration des conditions de vie des étudiants, « rentrée dégradée » dans les écoles et réduction du niveau d’encadrement dans les Clae, hausse du coût de la vie, encadrement des loyers, risques industriels… Antoine Maurice énumère les grands sujets, locaux et nationaux, et décrit un « non-bilan » voire « une régression » qu’il met sur le compte de « l’incompétence » de Jean-Luc Moudenc.
Une critique qu’il étaye en rappelant les déboires de la majorité qui a vu les deux principaux documents structurants de politique publique (le Plan de déplacements urbains et le Plan local d’urbanisme) annulés par la justice. « Aucune métropole n’avait connu un tel camouflet. Vous naviguez à vue, sans cadre », tance l’élu écologiste qui fustige également l’archaïsme et le manque d’ambition écologique du projet défendu par le maire de Toulouse. « Depuis sept ans, vos reculs, vos petits pas et votre gestion comptable empêchent Toulouse de rentrer dans le XXIe siècle. Toutes les grandes villes sont engagées dans la transition environnementale. Pas Toulouse ! »
Renvoyant Jean-Luc Moudenc face à l’urgence climatique, Antoine Maurice résume les sept dernières années de mandat à « beaucoup de vent brassé » et décerne à son adversaire le titre de « Maire du vent d’Autan ».
C’est Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire, qui répond le premier au « procureur » Antoine Maurice dont il regrette que « rien ne trouve grâce à ses yeux ». Dans un premier temps, l’adjoint au maire balaye les critiques faites sur la diminution des APL pour les étudiants ou la mise en place contradictoire du pass sanitaire (obligatoire dans les lieux culturels, mais pas dans les centres commerciaux) qui relèvent des compétences de l’État.
À ce sujet, il conseille à l’élu d’opposition de « se présenter aux prochaines élections législatives » afin de « porter ses critiques au sein de la bonne assemblée ». Une allusion aux dernières élections en forme de pique, reprise un peu plus tard par Jean-Luc Moudenc. Ce dernier a reproché à Antoine Maurice d’user « comme à son habitude, d’un ton de donneur de leçon peu approprié quand on perd une élection ». Avant d’insister : « Pardon… deux élections ! »
Revenant aux sujets propres à la municipalité, Pierre Esplugas-Labatut s’est appliqué à répondre point par point aux attaques de l’opposition. Celui-ci a notamment rappelé l’ampleur de l’investissement de la collectivité dans les écoles toulousaines, qui devrait atteindre 600 millions d’euros d’ici la fin du second mandat de Jean-Luc Moudenc, avant de défendre la politique d’encadrement dans les Clae : « Le taux que nous appliquons est calqué sur la réglementation nationale, déjà adoptée par des mairies écologistes ou socialistes. Il nous permet de maintenir les tarifs périscolaires les plus abordables. » Où de se féliciter des 13 000 arbres plantés par la Ville depuis le début de l’année.
Autant de « petits pas » qui, selon Jean-Luc Moudenc, représentent plus d’avancées et participent d’un bilan plus concret et solide que celui défendu par la majorité socialiste en 2014. « Alors, vous n’aviez pas fait grand-chose pour le vélo et les écoles ».
De son côté, Pierre Lacaze, du groupe Socialiste, communiste et républicain, a, entre autres, pointé du doigt l’instrumentalisation et la sortie du groupe Aimer Toulouse de Philippe Perrin. Une dissension au sein de la majorité qu’il estime être le symptôme d’un manque de sincérité en matière d’écologie et de démocratie : « Vous ne changez pas, vous n’avez opéré qu’un ravalement de façade. »
Un différent « personnel et non structurel » a alors défendu Pierre Esplugas-Labatut avant que le principal intéressé ne réaffirme son allégeance au maire et la majorité à laquelle il considère appartenir, malgré sa profonde déception, « de cœur et d’action ».
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