Avec une nouvelle référente à sa tête en Haute-Garonne, la République en marche (LREM) aborde les élections départementales avec l’ambition de renforcer son ancrage local. Sans écarter l’hypothèse d’alliances avec LR, comme lors des municipales à Toulouse.
Pas d’accord officiel avec LR mais une liberté laissée aux candidats de nouer des alliances au cas par cas, dans les différents cantons. Telle est la ligne fixée par La République en marche (LREM) pour les élections départementales en Haute-Garonne. « Nous avons un accord, conforme à la majorité gouvernementale, avec Agir et le Modem. Nous présenterons des candidats en commun dans le département. Et ensuite, nous ne sommes pas opposés à ce que ces derniers nouent des alliances pour constituer les binômes, lorsque le besoin existe et si elles sont en accord avec nos valeurs », explicite Jean-François Portarieu, député de Haute-Garonne chargé de coordonner la stratégie de la REM avec Monique Iborra.
Si ce dernier revendique encore le côté transpartisan du mouvement fondé par Emmanuel Macron, il cite tout de même LR comme premier allié naturel. « L’accord que nous avons passé avec Jean-Luc Moudenc, lors des municipales, fonctionne et il n’y a aucune difficulté à le prolonger au niveau départemental. Mais nous n’imposons rien, nous n’avons pas de vocation hégémonique », poursuit Jean-François Portarieu.
Alors que le parti présidentiel éprouve des difficultés à s’implanter dans les territoires, ses représentants en Haute-Garonne semblent en effet aborder ce scrutin des départementales en toute humilité. Jean-François Portarieu confie ainsi qu’il n’y aura pas de candidats LREM dans chacun des 27 cantons du département. De même, selon lui, l’unique objectif sera de « permettre à ceux qui le souhaitent d’exercer un mandat ».
« Nous ne pouvons que faire mieux qu’actuellement, étant donné que ce sera la première élection départementale pour le parti depuis sa création », avance de son côté Alice Dausse, nouvelle référente de la REM en Haute-Garonne, désignée en décembre dernier en remplacement de Pierre Castéras. Un scrutin qui sera donc également un baptême du feu pour cette marcheuse de la première heure. Jeune trentenaire, diplômée de sciences-po Toulouse et cadre dans l’aéronautique, elle a rejoint le mouvement dès 2016. « Cela correspondait à mon retour en France après une expérience professionnelle à l’étranger. J’ai toujours été politisée et la personnalité d’Emmanuel Macron, autant que son projet européen, m’ont donné envie de m’engager. Depuis, j’ai participé à toutes les étapes du mouvement », raconte-t-elle.
Aujourd’hui, Alice Dausse est donc chargé d’animer celui-ci et de l’ancrer en Haute-Garonne. Tâche pas si insurmontable, selon elle : « Nous avons déjà de nombreux députés et des élus dans des conseils municipaux, comme à Toulouse, qui ont des fonctions importantes. C’est vrai que nous sommes identifiés comme un mouvement urbain mais nous avons des groupes de travail sur la ruralité. Personnellement, j’ai grandi en milieu rural, dans le Lot-et-Garonne, je revendique cette double identité. À la REM, nous avons des solutions pour tous les territoires », assure-t-elle.
Présente, en position non-éligible, sur la liste de Jean-Luc Moudenc à l’occasion des municipales, elle aussi voit d’un bon œil de possibles alliances avec LR aux départementales. « Nous avons une bonne expérience commune » souligne la référente avant de préciser que tous les candidats LREM partiront « quoi qu’il arrive, pour gagner ». À six mois du scrutin, le parti se donne encore le temps de dévoiler leurs noms.
Et même si ce scrutin départemental suscite moins d’enthousiasme que les élections nationales, Alice Dausse estime que son mouvement est loin de s’essouffler : « Nous avons un noyau dur de personnes très actives et très pertinentes qui ont envie de continuer à travailler sur l’actualité et à proposer des solutions ».
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