Transition. Ce jeudi 8 novembre, Michel Aujoulat, vice-président de Toulouse Métropole, a présenté le rapport annuel sur le développement durable au conseil de la Métropole. Si l’appréciation des enjeux fait l’unanimité, la définition d’une politique ambitieuse, elle, fait débat.
Installation photovoltaïque sur le MIN – Réalisation et propriété Solvéo Energie.Impossible d’introduire le thème du développement durable sans faire référence aux récents chiffres publiés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La perspective d’une hausse alarmante des températures et d’impacts irréversibles sur la santé, l’environnement et les ressources fait de l’écologie un enjeu majeur.
Freiner le réchauffement ne sera possible qu’au coût d’une transformation radicale de tous les secteurs de la société », avertit Michel Aujoulat, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’environnement et du développement durable. Avant de présenter les objectifs du Plan climat-air-énergie : réduire les émissions de gaz à effets de serre (GES) de 40% d’ici 2030 par rapport à 2008, diminuer de 20% la consommation énergétique globale et en doubler la part du renouvelable.
Au-delà des nombreuses rencontres citoyennes, journées de sensibilisation et plans d’action, l’élu dresse une liste non exhaustive des projets lancés par la Métropole : 6 000 panneaux photovoltaïques sur le toit d’une halle du grand Marché d’intérêt national (MIN), le retour d’une aide à l’achat de vélos électriques, le recrutement d’un conseiller en énergie partagée censé apporter un accompagnement technique et stratégique aux communes, ou le renouvellement de l’opération Civigaz, destinée à aider les particuliers à maîtriser leurs dépenses d’énergie. Selon lui, il est fondamental d’intégrer les citoyens à la réflexion pour développer une croissance verte et se projeter vers une « collectivité à énergie positive à l’horizon 2030 ».
Par ailleurs, le projet Mobilités vise à absorber les 500 000 déplacements supplémentaires dus à l’expansion de l’agglomération d’ici dix ans. Avec la troisième ligne de métro, le doublement de la ligne A et la création de trois nouvelles lignes Linéo, la Métropole compte diminuer de moitié la part des déplacements réalisés en véhicules thermiques individuels d’ici douze ans. Cette hausse de la capacité des transports en commun s’articule avec une logique d’intermodalité qui mêle voitures, vélos et transports en commun, et la régulation de la présence de la voiture en ville avec par exemple l’étude d’une Zone à faible émission.
Mais l’opposition, bien qu’elle reconnaisse le bon sens de certaines initiatives, regrette une certaine frilosité. Pour Antoine Maurice, élu du groupe Toulouse vert demain, la principale dimension durable de la politique de la Métropole, c’est « le contenu du rapport qui est un copié-collé de celui de 2017 ». « Le plan Mobilités ne répond pas aux objectifs votés de 40% de diminution des GES, dont 54% sont dus au transport. La mission environnementale conclut, elle, à une augmentation de 9% de ces émissions sur la même période. » Le représentant écologiste relève notamment « un ralentissement du développement des pistes cyclables » et prévoit une « asphyxie de la métropole », avant de défendre un projet de maillage qui s’appuierait sur le tram, le bus et les lignes ferroviaires plutôt que sur la « seule troisième ligne de métro ».
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