En amont du Conseil de Toulouse Métropole ce jeudi 4 février, l’opposition dénonce un manque de transparence sur les indicateurs permettant de mesurer les avancées de la collectivité en matière d’écologie.
Parmi les délibérations à l’ordre du jour du Conseil métropolitain de ce jeudi 4 février, la présentation du rapport de développement durable sera particulièrement attendue par l’opposition. Lors d’un point presse commun, les deux groupes, Alternative pour une métropole citoyenne (AMC) et Métropole écologiste et citoyenne pour des territoires solidaires (MECTS), ont en effet tenu à attirer l’attention sur ce document censé présenter les différentes politiques publiques au regard du développement durable. « Il s’agit d’un outil, préalable au débat d’orientation budgétaire, qui doit permettre d’analyser la manières dont les décisions prises par la collectivité prennent en compte les enjeux écologiques », explique Antoine Maurice, membre du groupe MECTS.
Or, selon ce dernier, le rapport qui sera présenté demain par la majorité s’apparente plus à une coquille vide. « Année après année, ce document est utilisé comme un outil de communication et d’autosatisfaction. Il y a même une régression puisque nous n’avons même pas l’indicateur d’émissions de gaz à effets de serre (GES) pour l’année 2019. Il est donc impossible de mesurer l’évolution dans ce domaine. Une fois de plus, notre crainte est que ce résultat soit négatif. Entre 2014 et 2018, il y a eu une augmentation de 17% des émissions. Pour rappel, le Plan climat air énergie territorial (PCAET) de Toulouse Métropole prévoit une baisse de 40% à l’horizon 2030 », rappelle l’élu.
Pour Maxime Le Texier, élu apparenté au groupe AMC, « la suppression de cet indicateur majeur est une manière de cacher le thermomètre aux habitants de Toulouse Métropole ». Une volonté qui se retrouve, selon l’opposition, dans tous les volets du rapport de développement durable. Qu’il s’agisse de rénovation énergétique, d’agriculture urbaine ou de mobilité de douce.
« En ce qui concerne les pistes cyclables, par exemple, on nous présente des augmentations en pourcentage mais concrètement, dans les faits, il n’y a eu qu’une cinquantaine de kilomètres de pistes nouvelles réalisées entre 2014 et 2020 et seulement sept entre 2018 et 2019. Alors que le schéma directeur cyclable prévoit 100 kilomètres par an. Dans la manière de présenter les choses, il manque des données brutes pour pouvoir étudier sérieusement les avancées », poursuit Antoine Maurice.
En clair, l’opposition déplore une nouvelle fois le « manque de transparence généralisé » de la part de la majorité. Un reproche qui s’applique également aux critères d’attribution des subventions aux associations – un nouveau vœu sera présenté à ce sujet demain (après celui déjà effectué au Conseil municipal) – ou au débat d’orientation budgétaire, également à l’ordre du jour de ce conseil métropolitain.
« Nous avons de nombreuses interrogations sur les éléments avancés par la majorité et notamment sur les modalités d’arbitrage des investissements. Dans de nombreuses grandes collectivités françaises, le débat d’orientation budgétaire est l’occasion d’exprimer une vision politique claire tandis qu’ici, à Toulouse, on se contente d’un rapport de comptable qui, en outre, ne prend absolument pas en compte l’extraordinaire situation que nous vivons », assure Michelle Bleuse, élue du groupe MECTS.
Enfin, le conseil métropolitain sera aussi l’occasion de revenir une nouvelle fois sur l’annulation du PDU. RER, mobilités douces, extensions des lignes Linéo dans la métropole…L’opposition tentera de soumettre « des solutions déployables rapidement en attendant l’arrivée de la troisième de ligne de métro en 2028 », estime Maxime Le Texier.
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