Les manœuvres s’accélèrent à gauche en vue des élections régionales en Occitanie. Avec la candidature d’Antoine Maurice pour l’investiture Europe Écologie Les Verts et l’appel des Insoumis pour une fédération populaire, c’est notamment l’héritage d’Archipel qui est en jeu. L’union des Verts et de la France Insoumise au sein d’Archipel Citoyen résistera-t-elle aux élections régionales en Occitanie ? © JT
Qui incarnera la dynamique insufflée à Toulouse par Archipel citoyen lors des prochaines élections régionales en Occitanie ? Antoine Maurice, tête de liste lors des dernières municipales et qui vient de déclarer officiellement sa candidature interne au sein d’Europe Écologie Les Verts ? Ou bien les partisans de l’appel pour une fédération populaire en Occitanie, initié notamment par des personnalités locales de la France Insoumise dont la conseillère régionale Myriam Martin ou encore l’eurodéputé Manuel Bompard ?
La question mérite d’être posée, car depuis la défaite face à Jean-Luc Moudenc il y a trois mois, les cartes ont déjà été largement rebattues à gauche au niveau local. En assurant, dans leur appel, vouloir fédérer citoyens, membres des associations, ONG, Gilets jaunes, syndicats et forces politiques, ce sont les Insoumis qui semblent les plus enclins à continuer d’assumer l’esprit d’Archipel citoyen. En appelant au rassemblement, autour d’un esprit transpartisan, tous « ceux qui partagent une autre ambition pour la région ».
« La démarche que nous avons intégrée pour un projet municipaliste nous paraît toujours pertinente. Même s’il y a eu un échec au bout, il ne faut pas que cela soit un frein, mais l’occasion de mieux rebondir », confirme Myriam Martin. Pour la conseillère régionale, les raisons de cette défaite ne sont d’ailleurs pas liées à l’hétérogénéité de l’alliance. Elle cite plutôt « l’abstention de certaines catégories de population, la campagne de dénigrement de Jean-Luc Moudenc, mais aussi le rôle malsain joué par Carole Delga et Nadia Pellefigue qui ont clairement fait échouer leur camp ». L’appel pour une fédération populaire en Occitanie s’adresse ainsi, selon ses initiateurs, à toutes les forces qui se retrouvent autour d’intérêts communs. « EELV, bien sûr, mais aussi le parti communiste ou ceux qui ont quitté le parti socialiste comme Génération.s », énumère Myriam Martin.
Sauf que du côté des écologistes et d’Antoine Maurice, qui avait obtenu la tête de liste à Toulouse, on ne semble pas prêt à rejouer l’expérience Archipel citoyen à l’échelle régionale. C’est au contraire l’hypothèse d’une liste autonome qui l’emporterait à l’heure actuelle. Ce que confirme l’annonce faite aujourd’hui par Antoine Maurice de se porter officiellement candidat à l’investiture pour mener son parti lors des prochaines élections régionales. Évoquant un contexte et une configuration différente, l’actuel conseiller municipal d’opposition explique dans les colonnes d’ActuToulouse qu’« Archipel Citoyen est un mouvement municipaliste » et que « ce serait mentir aux habitants que de dire qu’ont peut reproduire à l’échelle régionale la dimension démocratique telle qu’elle était à l’échelle de la ville ».
Malgré l’inquiétude face à cette « tentation solitaire », la porte reste toujours ouverte pour Myriam Martin. « Je comprends qu’Antoine Maurice dise qu’il a envie d’y aller. Mon problème, c’est de savoir avec qui ? Il y aura un temps pour débattre et discuter », assure-t-elle. Sans attendre, les Insoumis et leurs soutiens ont déjà défini les grandes orientations de leur projet pour les régionales : mise en place d’un bouclier social et sanitaire, bifurcation écologique, rénovation démocratique…
Un programme qui se veut en rupture avec la gestion de la majorité actuelle de la présidente Carole Delga, à laquelle les auteurs de l’appel pour une fédération populaire en Occitanie reprochent notamment son soutien « à des projets ruineux et désastreux pour l’environnement, comme l’extension du port de Port-La-Nouvelle, la gare de la Mogère à Montpellier ou à l’autoroute privatisée Castres-Toulouse ». « De par l’expérience de certains d’entre nous, en tant que conseillers régionaux, nous ne pouvons plus accepter la politique traditionnelle, très empreinte de libéralisme. Il n’est plus possible de continuer avec un système productiviste et destructeur », lance Myriam Martin.
En deux jours, l’appel pour une fédération populaire en Occitanie a recueilli plus d’un millier de signatures. Et pour continuer à fédérer le maximum de forces sur le terrain, des réunions auront lieu dans chaque département durant la première quinzaine du mois d’octobre.
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