Christophe Castaner, délégué général de La République en Marche, a assuré que son mouvement pourrait soutenir Jean-Luc Moudenc pour les prochaines municipales. Qu’en pensent les responsables locaux de LREM ?
Début juin, sur la chaîne Public Sénat, En Marche a une nouvelle fois fait bouger les lignes dans le paysage politique français en affirmant, par le biais de Christophe Castaner, que le mouvement pourrait apporter son soutien à des maires socialistes ou républicains en 2020. « Il y a des endroits où des maires élus avec une étiquette PS ou LR ont fait un super boulot. Ça pourra être le cas à Toulouse, comme partout, je n’exclus rien », a lancé le délégué général de LREM. Il n’en fallait pas plus, lorsque l’on connaît la proximité entre Jean-Luc Moudenc et le Premier ministre Édouard Philippe, pour que certains y voient une sorte d’adoubement du maire sortant. Tout n’est cependant pas si simple. Ainsi, le député Pierre Person, membre du bureau exécutif de LREM, a précisé certaines modalités, assurant notamment qu’« il faudrait être non étiqueté ».
Du côté de Pierre Casteras, référent En Marche en Haute-Garonne, on refuse le raccourci visant à dire que le mouvement va soutenir Jean-Luc Moudenc. Pour lui, les choses sont claires. « Il y a trois préalables. Que ces élus apportent leur soutien aux listes LREM aux échéances européennes. Qu’ils proposent un projet dans lequel les marcheurs se reconnaissent. Et qu’ils adhèrent à la charte des valeurs de la République en Marche. Dans ce cas, pourquoi ne pas travailler avec les élus issus de PS ou de LR. Mais c’est à eux de se positionner », affirme-t-il. La décision serait donc entre les mains du maire sortant de Toulouse, élu en 2014 sur une liste qui réunissait déjà des sensibilités diverses. Certains de ses colistiers ont d’ailleurs depuis rejoint LREM.
Une position qui renforce Jean-Luc Moudenc aux yeux de Laurence Arribagé, adjointe au maire et présidente des Républicains en Haute-Garonne. « C’est lui qui est maître du jeu. Il a été élu en étant LR et a vocation à le rester. Je ne vois pas l’intérêt qu’aurait LREM à vouloir imposer sa loi car cela conduirait à l’échec. Dans une terre de gauche comme la nôtre, avoir une liste LR d’un côté et une LREM de l’autre mènerait à la défaite des deux », assure-t-elle.
D’autant que Pierre Casteras explique : Dans quelques mois, la question sera de savoir « si nous sommes présents dans toutes les communes de Toulouse Métropole en tant que tête de liste ou si, au cas par cas, nous participerons à un projet municipal avec un maire PS, comme à Colomiers, ou un maire LR, comme à Toulouse ». Un grand écart qui ne faciliterait pas la création d’une majorité au sein de Toulouse Métropole mais qui permet à LREM d’occuper l’espace en vue des municipales.
Paul Périé
La rédaction
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