Le 8 novembre dernier, une motion en faveur d’une éventuelle fusion avec le Département a été adoptée à l’occasion du conseil métropolitain. Un scrutin boudé par les élus d’opposition, pour qui cette position de principe ne reflète pas l’opinion générale de l’ensemble des acteurs concernés.
« Mascarade ». « Manque de sérieux ». Les élus d’opposition qui ont refusé de participer au vote de la Métropole sur la fusion avec le Département ne mâchent pas leurs mots sur l’initiative de Jean-Luc Moudenc. « Nous apprenons d’abord par la presse que des réunions ont lieu à l’Élysée sur le sujet. Ensuite, toutes nos demandes de débat sont déboutées, puis on nous intime de voter à bulletin secret, en toute fin de séance. Il était impensable de participer à cela », résume François Briançon, conseiller métropolitain socialiste. Pour son camarade Joël Carreiras, la motion mise au vote n’a tout simplement aucune utilité : « Le gouvernement a précisé que la fusion ne se ferait pas sans l’accord des collectivités concernées. Le Département étant contre. Pour nous, la question est réglée. »
Sur 134 inscrits, 79 conseillers métropolitains ont pris part au scrutin et 75 se sont prononcés pour l’adoption de la motion. Le président de Toulouse Métropole s’est félicité de cette large majorité dépassant le nombre d’élus du groupe majoritaire Métropole d’avenir (68). Parmi les onze votes hors majorité, huit émanent finalement des élus LREM, malgré les menaces de ne pas y prendre part exprimées plus tôt par Pierre Castéras, leur chef de file local. Si ce dernier assure avoir changé d’avis après avoir obtenu l’inclusion d’une phrase dans la motion sur la volonté « que soit préservé le dialogue », “France 3 Occitanie” révèle que des responsables nationaux d’En Marche, qui n’auraient guère goûté la démarche de Pierre Castéras, seraient directement intervenus.
« Une majorité arithmétique, pas politique »
De son côté, Jean-Luc Moudenc estime normal que les collectivités concernées se dotent ainsi d’une position officielle sur ce qui était un engagement de campagne du président de la République. Il a, néanmoins, inséré dans la motion plusieurs conditions à la fusion telles que « le maintien des actions et services publics du Département existant actuellement sur le territoire de la Métropole ». Le texte prévoit également une compensation financière annuelle versée par Toulouse Métropole au Département. Pas de quoi rassurer son président Georges Méric, pour qui ce vote officialise le divorce.
Si selon Jean-Luc Moudenc, l’absence de votes contre constitue l’un des enseignements majeurs du scrutin, les élus d’opposition réfutent l’idée que cette motion reflète l’avis général des acteurs de la Métropole. « La majorité obtenue lors du dernier conseil n’est due qu’au poids des élus toulousains car la plupart des maires concernés sont, eux, contre la fusion. C’est une majorité arithmétique mais pas politique », souligne Joël Carreiras.
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