Lors du conseil de la Métropole du jeudi 4 octobre, Jean-Luc Moudenc a invité Martin Malvy, président du Comité de bassin Adour-Garonne, à participer à un débat sur la ressource en eau. Éludant le sujet de la régie publique, le président de Toulouse Métropole a tenté de rassembler autour de questions techniques.
DRDès l’entrée de l’arche Marengo, où siège le conseil de la Métropole, les élus sont accueillis par une dizaine de manifestants défendant le passage à une régie publique de l’eau et appelant à une consultation citoyenne. En effet, Martin Malvy, président du Comité de bassin Adour-Garonne, l’instance de concertation qui élabore la politique de gestion de l’eau sur ce territoire, a été invité par Jean-Luc Moudenc, le président de la Métropole, à un débat sur la ressource en eau.
Dès ses premiers mots, Jean-Luc Moudenc tente d’écarter l’épineuse question de la gestion et de centrer les échanges sur l’unique problématique de la ressource. Notamment sur le renforcement du soutien d’étiage, ces réserves d’eau lâchées pour réguler le débit minimal de la Garonne lors des périodes de sécheresse. En effet, selon les prévisions avancées dans “Garonne 2050”, une étude réalisée par l’Agence de l’eau du Bassin Adour-Garonne, les débits naturels seront en moyenne réduits de moitié d’ici à 30 ans, alors que, dans le même temps, la population de la métropole pourrait doubler.
Face à ce constat, Jean-Luc Moudenc détaille deux propositions qu’il annonce vouloir défendre devant le gouvernement. D’abord, le transfert de propriété de cinq barrages, dont les concessions arrivent à échéance, de l’État vers le Syndicat mixte d’études et d’aménagement de la Garonne (Smeag). « Cette acquisition permettrait aux territoires de choisir le délégataire chargé de leur exploitation et, par l’instauration d’une redevance, d’apporter une nouvelle recette qui sécuriserait le financement du soutien à l’étiage. Cela permettrait également de financer de nouveaux barrages et l’innovation dans l’agriculture », argumente-t-il, avant d’évoquer le passage de 120 m3 (plafond imposé par l’État) à 200 m3 d’eau lâchés en cas de sécheresse. En invitant Martin Malvy à sa tribune, Jean-Luc Moudenc cherche donc un premier appui, et appelle l’opposition à le soutenir dans de futures négociations techniques et financières face à l’État.
« Financer de nouveaux barrages et l’innovation dans l’agriculture »
Si le président du Comité de bassin Adour-Garonne partage le même constat alarmant et se range derrière l’avis de Jean-Luc Moudenc sur la question de l’étiage, il s’inquiète toutefois que ce relèvement ne couvre pas le déficit prévisible de plus d’un milliard de litres. « Nous serons, dans les années qui viennent, le territoire qui sera le plus frappé par le réchauffement climatique », prévient-il avant de préconiser une « rationalisation de l’usage pour tous les utilisateurs » et d’insister sur l’importance du retraitement et la nécessité d’une solidarité entre territoires.
De son côté, et malgré la tentative de Jean-Luc Moudenc d’éluder la question, l’opposition est unanime pour alerter sur les dangers d’une délégation de service public qui limite la capacité de la collectivité à anticiper et à adapter sa gestion à des besoins relativement imprévisibles à moyen terme. « Les barrages restent propriété de l’État, c’est la gestion qui est mise en concession. Cette question relève de la réglementation nationale car, en l’état de la loi, il est prévu la mise en concurrence, que ça nous plaise ou non », se dédouane le président de la Métropole.
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