Le Président du Conseil Départemental de Haute-Garonne, Georges Méric, a présenté le plan de développement mis en place dans le département pour la période 2016/2021.
Par Antoine Vergnaud
« En Haute-Garonne, par principe, nous voulons consolider le département en allant au-delà de ses compétences historiques. Nous voulons rendre le département indispensable en tant qu’intermédiaire entre la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Toulouse Métropole », entame Georges Méric président du Département, pour répondre aux interrogations posées sur la réforme territoriale.
Laure Ortiz, professeure de droit public (ancienne directrice de l’IEP Toulouse), et Stéphane Daguin, représentant du préfet de région, tous deux présents lors de cette conférence, ont en effet soulevé la question de la légitimité et des compétences du département, dans le cadre de cette réforme. « Il existe encore, dans la loi Notre, des incertitudes quant au contenu des compétences de cette collectivité », a estimé Laure Ortiz, qui a en outre posé la question : « Comment le département peut-il accomplir le cœur même de ses missions de solidarité compte tenu des restrictions budgétaires ? »
Si le Conseil Départemental est « optimiste » malgré le contexte actuel, il rappelle aussi qu’il y a « urgence à apporter à l’investissement et à l’emploi ». C’est le choix qu’ont fait les élus du département puisque des aides de l’ordre de 170 millions d’euros par an seront versées sur l’ensemble du territoire, pour un montant total de 1,02 milliard d’euros sur la durée du mandat.
Des investissements qui doivent être répartis sur l’ensemble du territoire et non uniquement sur la métropole toulousaine. Le territoire haut-garonnais, « terre de contrastes entre la métropole et les territoires périurbains », sera l’objet d’une aide en quatre volets : l’éducation, le soutien aux communes, l’aménagement des voiries et le déploiement du numérique.
L’éducation et les voiries, deux volets principaux d’investissements
Pour l’éducation, ce sont 100 millions d’euros qui seront investis d’ici 2021. Afin de faire face à une forte croissance démographique (1100 collégiens en plus par an), 6 collèges seront bâtis et 4 autres seront réhabilités sur l’ensemble du territoire.
11,3 millions d’euros seront en plus consacrés à l’accueil des collégiens (rénovation des salles de classe, des cantines, etc).
Une aide de 7 millions d’euros sera également apportée aux écoles maternelles et élémentaires de la Haute-Garonne, alors que des subventions sont également apportées au monde universitaire de l’ordre de 2,6 millions d’euros pour l’école d’architecture de Toulouse et 7 millions d’euros pour l’Institut de Recherche Technologique.
Le déploiement du réseau public très haut débit représente également pour le Conseil Départemental une priorité d’investissement, dans un enjeu de compétitivité et de développement du territoire. Ainsi, 22 millions d’euros seront investis par le département dans ce volet.
En ce qui concerne les voiries, il faut rappeler le nombre de chantiers qui constituent le premier poste d’investissements, avec l’éducation : 15800km de voies départementales et communales, 2000 ouvrages d’art (les ponts, par exemple), et 800 chantiers annuels sont concernés. 45 millions d’euros sont consacrés aux grands chantiers, 40 millions d’euros pour le contrat de Plan Etat-Région 2015-2020, 30 millions d’euros pour l’aménagement des traversées d’agglomération et des trottoirs, ainsi que 12 millions d’euros annuels pour les voiries communales.
Le Conseil Départemental a également engagé une démarche de planification des projets d’équipements pour accompagner les communes, les communautés de communes et d’agglomération ainsi que la Métropole. Des « contrats de territoire » ont été établis sur 5 ans et couvrent l’ensemble des territoires haut-garonnais. Ces contrats prévoient une enveloppe budgétaire de 16 millions d’euros par an sur 5 ans avec une aide exceptionnelle de 6,5 millions d’euros en 2016. Un accord spécifique a par ailleurs été prévu pour la Métropole (45 millions€) et la ville de Toulouse (20 millions € sur 5 ans).
Georges Méric a tenu à affirmer son soutien à l’emploi local et aux TPE et PME par une Charte de la commande publique, qui aura pour objectifs de rendre l’accès aux services publics plus facile pour les petites et moyennes entreprises, et de favoriser le retour à l’emploi des personnes qui en sont éloignées. Et le président du Conseil Départemental de conclure, en guise de réponse aux interrogations sur les démarches du département, par une citation de René Char : « L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne ».
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