Référent Agir en Haute-Garonne, François Chollet annonce son soutien au nouveau mouvement d’Édouard Philippe Horizons. Mais au-delà de son engagement personnel, c’est le rassemblement entre les deux partis qu’il confirme. Explications.
Le Journal Toulousain : Vous avez annoncé votre soutien au mouvement “Horizons” d’Édouard Philippe. En quels termes ?
François Chollet : Cela s’inscrit dans une démarche personnelle, et finalement, un peu collective, à travers “Agir, la droite constructive” (parti auquel est affilié François Chollet, Ndlr). J’ai participé à la fondation de ce dernier mouvement en 2017, avec l’idée qu’il y avait de la place pour un centre droit libéral, et humaniste, et écologiste. Et que cette position pouvait être occupée au sein de la majorité présidentielle. Aujourd’hui, l’initiative d’Édouard Philippe s’inscrit à la suite de cette réflexion. Il est capable, avec les adhérents d’Agir, de fédérer cette force de centre droit, qui a pour objectif de construire un avenir apaisé. C’est pour cela que je rejoins Horizons.
JT : Au-delà de votre propre engagement, c’est tout le parti Agir qui va fusionner avec Horizons ?
FC : Nous n’en sommes pas encore là. D’ailleurs, les inscriptions à Horizons ne sont pas encore formalisées, les modalités ne sont pas totalement définies. De même que la collaboration entre les deux partis. La façon dont Agir peut s’intégrer dans Horizons n’est pas encore déterminée. Mais, même si nous sommes en période de réflexion, il est important de signifier dès aujourd’hui, notre adhésion à ce nouveau mouvement.
JT : Il s’agira d’une fusion, d’un soutien ou d’une dissolution ?
FC : Les choses sont à construire ensemble. Les modalités de notre collaboration restent relativement ouvertes. Il y a des discussions avec Horizons, justement, pour savoir comment Agir peut participer efficacement à la constitution du nouveau mouvement. Nous ne sommes pas encore dans la concrétisation pratique, en termes de textes et d’engagements.
Depuis trois ans, Agir a construit une force de propositions sur différentes thématiques, dans le cadre de la majorité présidentielle. Nous avons, sur tout le territoire, des parlementaires, des élus de terrain comme moi, qui se reconnaissent aujourd’hui dans la nouvelle offre politique d’Édouard Philippe.
JT : Existe-t-il des divergences idéologiques entre Agir et Horizons ?
FC : Les choses se rejoignent beaucoup, c’est vrai ! Et c’est pour cela que nous nous rapprochons. Les grands fondamentaux qui sont ceux de la droite, du centre droit, comme la responsabilité, le travail, mais aussi les considérations sociales et humanistes, et européennes, sont ceux qui nous rassemblent. Horizons apporte en plus une vision sur le long terme, sur le devenir de la société non pas à l’échelon du mandat, mais de la décennie.
JT : Si les deux partis se ressemblent autant, quel est l’intérêt de ce nouveau mouvement Horizons ?
FC : L’idée d’Édouard Philippe est de rassembler au-delà d’un mouvement spécifique, au-delà du centre droit. Il faut soutenir cette idée d’un parti plus large, capable de réunir toutes les forces qui soutiennent la majorité présidentielle. Pour cela, il faut s’ouvrir plus à droite, mais aussi à gauche. Bref, aux hommes et aux femmes de bonne volonté qui se reconnaissent dans ces valeurs.
JT : Vous qui êtes de centre droit, cet élargissement vous convient-il ?
FC : C’est là qu’après le fond, la forme sera importante. Pour l’instant, les idées avancées sont dans la droite ligne de mes convictions. Et je ne pense pas qu’Édouard Philippe s’éloigne de la conduite annoncée. C’est quelqu’un d’assuré et de réfléchi. Et qui maintiendra le cap. Un certain nombre d’élus locaux de la métropole toulousaine se sont déjà reconnus dans la démarche d’Édouard Philippe. Ils sont issus de mouvements différents. Mais tous soutiennent la candidature du président de la République. S’il est candidat évidemment.
JT : Vous êtes adhérent d’un parti dissident de Les Républicains, qui soutiendra le candidat à la présidentielle La République en Marche. Pourquoi alors ne pas vous rapprocher de LREM ?
FC : Parce que j’ai fait le choix de rester à droite ! Agir est un parti de centre droit, qui affiche le libéralisme et l’économie de marché. Je ne critique pas LREM, mais je me sens mieux dans un parti qui reste compatible avec mes convictions, tout en apportant un soutien au président de la République, qui est loin d’avoir démérité et qui amène des éléments positifs dans sa vision de la société ?
JT : Vous dites vous sentir bien dans un mouvement clairement positionné à droite, tout en précisant qu’Horizons aurait vocation à s’ouvrir davantage, y compris à gauche… Les frontières sont du coup beaucoup moins claires…
FC : On verra ! Ça fait partie des négociations. Il faut s’entendre sur un programme, sur des actions, mais il faut aussi négocier. C’est justement ce que sont en train de faire les responsables nationaux d’Horizons et d’Agir comme Franck Riester, Fabienne Keller, mais aussi Pierre Medevielle, sénateur de la Haute-Garonne et membre du bureau national.
JT : Est-il possible que les négociations n’aboutissent pas et qu’Agir reste Agir ?
FC : Sincèrement, je ne le crois pas. Je fais le pari que non. Il y a trop de proximité entre les deux mouvements pour que rien ne se passe.
Commentaires