Très en vogue auprès des collectivités, les budgets participatifs se multiplient. La Région Occitanie a notamment mis en place cette initiative pour les lycées du territoire. Si l’enveloppe n’est pas forcément conséquente, l’idée est d’impliquer les administrés.
Si le budget participatif est actuellement à la mode au sein des collectivités, le concept est pourtant ancien. Il a en effet vu le jour à la fin des années 1980 à Porto Alegre, au Brésil. Bien loin du contexte présent qui a conduit à l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence du pays, le Brésil sort alors de 20 ans de dictature militaire. Le Parti des travailleurs et l’Union des associations de résidents de Porto Alegre conçoivent en 1989 un dispositif de contrôle du budget municipal par le peuple. Aujourd’hui, de nombreuses collectivités ont suivi le mouvement, même si le concept a légèrement évolué. Communes, Régions ou Métropoles consacrent ainsi une part de leur budget à des projets proposés et choisis par les citoyens. Un moyen selon ces collectivités de les impliquer davantage dans la prise de décision.
La Ville de Paris vient par exemple de soumettre au vote de ses administrés 22 projets dans le cadre de son budget participatif. Dans la région, la ville de Fonsorbes a lancé cette année sa deuxième édition en réservant 1 % de son budget, soit 50 000 euros, à des projets décidés par ses habitants. Le Gers est, de son côté, le premier département français à mettre en place une telle méthode, avec plus de 370 projets soumis au vote sur une plateforme numérique.
L’Occitanie, quant à elle, a choisi de dédier ce budget participatif à la question des lycées. Pour Kamel Chibli, vice-président du Conseil régional en charge de l’éducation, de la jeunesse et du sport, « l’objectif est de faire participer les jeunes à l’aménagement et au devenir de leur établissement scolaire, de faire de nos jeunes des citoyens ». « Les lycées sont une compétence régalienne de la Région. Nous avons 270 000 élèves en comptant les apprentis », rappelle l’élu.
« Étendre les budgets participatifs à différents secteurs »
Concrètement, une trentaine de lycées de la région ont choisi de rejoindre cette initiative cette année. Parmi eux, le lycée Rive Gauche à Toulouse, le lycée professionnel Jules Ferry à Montpellier ou le lycée des Métiers de Fronton. L’idée est de permettre aux élèves de proposer des projets (amélioration du foyer, internat, espace extérieur aménagé…) et de voter pour celui qu’ils veulent voir financé. « Chaque projet peut ainsi être soutenu pour un montant allant jusqu’à 10 000 euros à condition qu’il soit réalisable dans l’année. L’enveloppe est débloquée une fois que les lycéens ont voté », précise Kamel Chibli.
Si elle peut paraître accessoire ou gadget, cette démarche s’inscrit dans une ambition plus large de consultation citoyenne engagée par la Région, comme l’illustre la campagne lancée sur l’alimentation, grâce à laquelle elle a recueilli 50 000 avis. « Dans cet état d’esprit, il y a une volonté de Carole Delga, la présidente, d’étendre les budgets participatifs à différents secteurs dont nous avons la compétence », assure le vice-président du Conseil régional. À l’image de l’essor des civic tech, ces outils numériques qui veulent recréer du lien entre politiques et citoyens. Ces budgets particuliers viennent redonner du poids aux habitants.
Paul Périé
La rédaction
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