Alors que le Conseil régional pratique une politique volontariste pour devenir un territoire à énergie positive d’ici à 2050, en donnant la priorité à la mobilité multimodale, l’opposition l’accuse de céder à la pression de ses alliés écologistes. Christophe Rivenq et Jean-Luc Gibelin
« 360 millions d’euros pour le rail, 29 millions d’euros pour les routes ! » C’est ainsi que Christophe Rivenq, président du groupe d’opposition Union de la droite et du centre (UEDC) résume la politique de la Région Occitanie en matière de mobilité. Pour lui, la majorité « mise sur le tout train alors que seules 65 000 personnes l’utilisent. À l’inverse, seulement 3 % du budget est consacré au réseau routier alors que 95 % de la population y circule. Trouvez l’erreur ! »
L’erreur, justement, « est de vouloir scinder les différents modes de déplacement », répond Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie, en charge des transports. « Nous souhaitons assurer un maillage total par la complémentarité du rail, de la route et de l’aéroportuaire, mais nous ne privilégions pas l’un au détriment de l’autre », explique-t-il. Ainsi, la collectivité a mis en place un nouveau réseau régional des transports publics, baptisé liO, pour organiser le réseau des TER et des cars interurbains. Tout en développant le ferroviaire, notamment parce que la Région s’est engagée à devenir la première de France à énergie positive d’ici 2050, et en misant donc sur les transports propres, elle soutient des programmes routiers comme l’autoroute Toulouse-Castres, alors même qu’il ne s’agit pas de sa compétence. « Nous ne fermons pas non plus la porte à une participation dans la construction de projets routiers induits par l’arrivée de la LGV, pour laquelle nous nous battons », indique l’élu, « à condition qu’ils soient cofinancés ».
Mais le groupe d’opposition estime que, s’il existe des investissements routiers effectués par la Région, ils sont insuffisants. « L’Occitanie est ainsi faite qu’elle regorge de territoires ruraux reculés, où les habitants n’ont d’autres choix que d’utiliser leur voiture. Que dit-on à ces gens-là ? », lance Christophe Rivenq, rajoutant qu’il ne s’agit-là que d’une décision politique visant à satisfaire les alliés écologistes de Carole Delga, présidente du Conseil régional.
Un argument aussitôt balayé par Jean-Luc Gibelin, qui rappelle que la collectivité ne peut intervenir sur l’entretien ou la construction des routes ca ces sujets ne relèvent pas de sa responsabilité. Mais précise la réflexion menée en la matière : « Nous effectuons un gros travail en matière de carburant propre afin de proposer à ceux qui n’ont d’autres options que leur véhicule personnel de réduire leur impact environnemental. »
Car tout l’enjeu est là : permettre à tous de circuler tout en diminuant la pollution. Pour la Région, cela passe par une politique active en matière de transports propres. « Et c’est une conviction, non une soumission », conclut Jean-Luc Gibelin.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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