Initialement prévu le 22 mars, le second tour des municipales aura donc plus de trois mois de retard. Il se tiendra le 28 juin prochain. A Toulouse, les candidats encore en lice essaient de remobiliser les électeurs en respectant les mesures sanitaires contre le Covid-19.
Le deuxième tour des élections municipales se tiendra le 28 juin 2020.« Ces élections municipales ne ressembleront à aucune autre », c’est le constat des candidats partis le 15 mars dernier à la conquête de la mairie de Toulouse. Le temps écoulé entre le premier et le second tour des municipales est exceptionnellement long car le deuxième appel aux urnes prévu le 22 mars a été reporté en raison du coronavirus. Depuis, les meetings sont interdits, de même que la distribution de tracts sur les marchés. Des restrictions qui compliquent les campagnes électorales : « Habituellement, la campagne du deuxième tour dure entre trois et cinq jours. Là, cela va faire presque trois mois et les actions classiques ne sont plus possibles », constate Pierre Esplugas-Labatut, porte-parole de la liste divers droite Aimer Toulouse, menée par le maire sortant Jean-Luc Moudenc (36,19% des voix lors du premier tour). Pour lui, le porte à porte ne pourra pas avoir lieu. Il va donc falloir renouer le « contact de façon différente ». Oui mais comment ?
« Les choses ne sont pas encore définies, mais il est clair que la campagne sera aussi numérique », répond l’ancien adjoint à la culture, retissant à l’idée de divulguer une stratégie dont le camp adverse pourrait se servir. Une chose est sûre : « La situation a changé avec la crise sanitaire que l’on vit. Notre projet sera donc légèrement modifié mais les propositions principales seront toujours présentes. Par contre, la liste, elle, ne changera pas. » Pierre Esplugas-Labatut fait directement référence à son principal adversaire : Antoine Maurice et sa liste Archipel Citoyen. Arrivé deuxième avec 27,57% lors du premier tour, la liste d’Archipel Citoyen a fusionné avec celle de Pierre Cohen (5,66% des voix), entraînant une modification des colistiers. Une autre fusion avec la liste de Nadia Pellefigue (18,53%) est « en cours de négociations », ce qui pourrait entraîner une seconde modification de la liste et du projet électoral.
Pour Maxime Le Texier, porte-parole de la liste d’Archipel Citoyen, c’est « l’axe numérique » qu’il faut favoriser, « sans pour autant perdre le contact physique ». « Nous avons décidé de réaliser des webinaires (séminaires en visioconférence, ndlr) avec un format d’une ou deux heures, durant lesquels des spécialistes interviendront notamment sur l’avenir aéronautique. » La liste d’Antoine Maurice souhaite également se démarquer avec « des affichages publics originaux ». « Nous réfléchissons aussi à faire des points fixes avec des affichages dans les marchés où la population pourra elle-même prendre des tracts en respectant les mesures de distanciation sociale. »
Du côté de la liste de Nadia Pellefigue, aucune réponse concernant leur organisation : « Dans les semaines à venir, nous devrons de la clarté aux citoyens, non seulement sur le projet que nous porterons, mais aussi sur la manière dont nous nous organiserons », se contente de dire le camp de la candidate socialiste.
Pour l’instant, difficile de savoir si ces nouvelles formes de campagnes municipales seront efficaces pour remobiliser les électeurs de Toulouse. Pour rappel le taux d’abstention du premier tour le 15 mars dernier était de 63,4%. En 2014 il était de 47,8%.
Pauline Vilchez
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