Fort d’un sondage qui le place en tête des personnalités capables de rassembler la gauche et de battre Jean-Luc Moudenc, l’ancien maire de Toulouse Pierre Cohen a décidé de prendre ses responsabilités. Il se lance dans la campagne sans toutefois faire de sa candidature une condition indispensable.
Coup de théâtre dans la bataille pour les municipales 2020 à Toulouse : voilà que l’ancien maire socialiste Pierre Cohen, aujourd’hui membre de Génération.s, annonce son entrée en campagne. Mais le langage politique a parfois ses subtilités que le commun des mortels ignore. Car entrer en campagne ne veut pas forcément dire être candidat. Une question à laquelle il se refuse de répondre pour le moment.
Un positionnement inédit qui peut paraître « déroutant », comme le concède Isabelle Hardy, présidente du groupe Génération.s au conseil municipal, mais qui est le fruit d’une analyse « lucide » de la situation. D’un côté, Jean-Luc Moudenc ne cesse de recueillir les soutiens de toutes les composantes de la droite et du centre, dont celui de LREM. De l’autre, la gauche est divisée en deux blocs qui ne se parlent plus. « Les positions sont en train de se cristalliser et elles mènent à la défaite assurée de nos rangs face au libéralisme », observe Pierre Cohen, qui refuse donc de céder au fatalisme.
Constatant que la démarche pour une liste unitaire qu’il conduit depuis plusieurs semaines avec différentes forces de gauche n’a pas trouvé d’écho auprès du collectif Archipel Citoyen et de Nadia Pellefigue, cheffe de file du PS, Pierre Cohen entend faire peser sa notoriété pour parvenir au rassemblement. Et ce, sondage à l’appui. Pour conforter l’intuition qui a présidé à leur initiative, les membres de Génération.s ont en effet commandé à l’Ifop une enquête d’opinion financée par la direction nationale du mouvement. Il en ressort que Pierre Cohen est de loin la personnalité la plus connue à gauche. L’ancien maire est également le premier cité (34%) parmi les hommes et femmes politiques susceptibles de battre la droite dans l’hypothèse d’une liste de rassemblement devant Nadia Pellefigue (21%) et Antoine Maurice (5%). 37 % des personnes interrogées estimant toutefois qu’aucun de ces trois noms n’est le mieux placé pour conduire la gauche unie.
« Nous voyons bien que le périmètre d’Archipel Citoyen est encore fragile, tandis que Nadia Pellefigue dit ‘’C’est derrière moi ou rien’’. Nous voulons proposer une nouvelle offre qui est celle du rassemblement. Et par mon histoire, mon parcours, je veux et dois prendre mes responsabilités pour incarner cette démarche », lance Pierre Cohen. L’ancien maire l’assure, son but n’est pas de retrouver son bureau au Capitole mais de faire triompher la gauche. D’ici le 27 février, date du dépôt des listes, toutes les options restent ainsi ouvertes : « Si quelqu’un s’avère plus habilité que moi à gagner, je me rangerai sans problème derrière lui. De même, si la situation n’a pas bougé par rapport à ce qu’elle est aujourd’hui, nous en tirerons les enseignements. »
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