Alors que les candidats aux municipales ont tendance à masquer leur appartenance politique, à Ramonville, on se dispute au contraire l’étiquette socialiste. La liste Ramonville en transition, initiée par les militants locaux du PS, ne décolère pas contre la décision des instances dirigeantes de soutenir le maire sortant, qui a pourtant quitté le parti depuis deux ans.
Décidément, la recomposition du paysage politique n’en finit pas de provoquer des situations confuses à l’occasion de ces élections municipales. À Ramonville, le scénario qui est en train de se dérouler est particulièrement incongru. En résumé, l’actuel maire candidat à sa réélection, Christophe Lubac, a reçu l’investiture du bureau national du Parti socialiste alors qu’il a quitté ce même parti il y a deux ans pour rejoindre les rangs du mouvement Génération.s, fondé par Benoît Hamon. Tandis que de son côté, la section ramonvilloise socialiste a elle-même initié une liste citoyenne, Ramonville en transition, qui rassemble des membres du PS, de la France Insoumise et une moitié de personnalités non encartées. « Christophe Lubac utilise le logo du PS en se servant d’un courrier d’investiture des instances parisiennes daté du 20 décembre et dont nous n’avons pris connaissance que le 10 janvier dernier. Nous regrettons ces pratiques politiciennes dont les électeurs ne veulent plus », fustige Jean-Luc Palevody, tête de liste de Ramonville en transition.
Contacté, Christophe Lubac affirme ne pas vouloir se prononcer sur la situation. « Je respecte le fonctionnement des partis qui ne concerne pas ma liste. J’ai reçu un soutien officiel et j’utilise le logo en toute légalité », se contente-t-il de déclarer avant de renvoyer vers les instances fédérales du PS 31. Du côté de ces dernières, on met en avant la stratégie nationale du parti pour expliquer ce choix. « Depuis nos défaites successives aux présidentielles, aux législatives et aux européennes, nous avons bien compris que le PS n’était plus hégémonique et qu’il fallait désormais travailler à l’unité de la gauche là où elle est en position de gagner, même si cela n’est pas toujours de gaieté de cœur. Les maires sortants estampillés Génération.s ne sont pas courants dans les villes de plus de 10 000 habitants, il était évident que les instances nationales allaient le soutenir et M. Palevody le savait pertinemment. C’est une décision purement politique », avance Mathieu Sauce, secrétaire fédéral aux sections de la Haute-Garonne. Selon lui, Jean-Luc Palevody a été désigné chef de file socialiste à Ramonville en novembre justement avec le mandat de travailler à l’unité autour de Christophe Lubac et de placer aux côtés de ce dernier le maximum de membres du parti.
Mais pour l’intéressé, les statuts de la formation n’ont pas été respectés : « Dans les villes de moins de 20 000 habitants, c’est aux sections locales de décider de la manière de désigner leurs candidats. La situation actuelle n’est que le fait d’une histoire de copinage entre M. Lubac, ancien numéro deux de la fédération départementale et M. Vincini, son premier secrétaire. » Dans un climat déjà très tendu, comme le révèle le site Médiacités, le candidat de Ramonville en transition annonce sa volonté de ne pas en rester là. Un courrier a été envoyé à Olivier Faure, secrétaire national du PS pour lui demander de revoir le dossier. Peu de chance que la requête aboutisse. « Tout candidat se positionnant contre une liste soutenue par le PS s’exclut automatiquement de lui-même du parti », prévient Mathieu Sauce.
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