Ce ne sont pas les chars russes qui seraient aux portes du Capitole mais cela y ressemble. Au lendemain de l’officialisation de la liste d’union de gauche pour les municipales de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a confirmé son intention de faire planer sur le second tour le grave danger que représenterait Archipel Citoyen.
Au lendemain du dépôt officiel des listes pour le second tour dans le cadre des municipales à Toulouse, Jean-Luc Moudenc n’a pas lésiné sur les attaques à l’encontre de ses adversaires désormais connus. Ce mercredi 3 juin, à l’occasion de sa déclaration solennelle de reprise de campagne, le maire sortant a même utilisé tout ce que la langue française compte de mots appartenant au champs lexical de la peur pour qualifier ses adversaires d’Archipel Citoyen.
« Des forces obscures particulièrement dangereuses – Gilets rouges du samedi, mélenchonistes, ultra-gauche – avançant masquées derrière une aimable cagoule d’inoffensivité ». Des termes choisis, assimilant implicitement ses concurrents aux black blocs et autres « professionnels du désordre » qui mettraient ainsi en péril « le modèle de notre démocratie locale apaisée ». Afin de faire connaître « la vraie nature de cet assemblage » qui « dissimule ses choix de fond les plus dangereux », Jean-Luc Moudenc dit donc « bas les masques ! ». Et il le dit même deux fois pour que « les Toulousains ne se laissent pas berner » par le « leurre » que représente Archipel.
Et si besoin était de dénoncer encore plus « l’extrémisme » de la liste conduite par Antoine Maurice, le retrait de Nadia Pellefigue, la veille, de la liste d’union de la gauche, lui en fournit une excellente occasion. Le candidat soutenu par LR et LREM a ainsi eu des mots doux à l’égard de l’ex-tête de liste du mouvement Une. « Elle a apporté de la fraîcheur à la campagne et sur la vision économique, elle a défendu des positions identiques aux nôtres », note-t-il, sans cacher son espoir que le choix d’une partie de l’électorat de Nadia Pellefigue se porte sur lui.
A l’inverse, les anciens colistiers de la candidate qui ont, eux, décidé de rejoindre Archipel pour le second tour des municipales (des membres du PS, du PC et du PRG) ont, selon Jean-Luc Moudenc, « mis leurs convictions dans leur poche pour un plat de lentilles ». Face aux « marchandages qui ont abouti à une liste d’apparatchiks et d’idéologues », il se pose donc en protecteur des Toulousains et du succès économique menacé de la ville. Si son projet de premier tour est toujours valide, la crise sanitaire et le début de crise économique l’ont tout de même amené à le hiérarchiser.
La première priorité sera ainsi l’emploi, à travers le soutien « sans équivoque ni débat » à la filière aéronautique et à ses 60 000 travailleurs dans la métropole. De même, pour le maire sortant, il n’y a pas d’emplois sans grands projets et grands chantiers. A propos de la troisième ligne de métro, dont le financement paraît plus que jamais ébranlé, il compte sur l’aide de l’Etat pour tenir le calendrier.
Seconde priorité : la santé. « La crise du Covid a fait émerger un nouvel acteur en matière de santé publique : le maire », assure Jean-Luc Moudenc qui entend donc surfer sur l’exposition dont il a bénéficié pendant le confinement. Il entend notamment construire un réseau de maisons de santé dans tous les quartiers et « se battre pour que l’hôpital soit doté de moyens accrus ».
Enfin le candidat à sa réélection mise sur le renforcement de l’ordre car pour lui « une politique sécuritaire est une politique éminemment sociale » . Pas de nouvelles propositions en la matière mais l’occasion d’adresser de nouvelles piques à ses adversaires qui « ne manquent jamais de critiquer la police » et démantèleraient tous les dispositifs créés faisant ainsi « grimper la délinquance avec une facilité inimaginable ».
Des dangers d’autant plus menaçants que selon Jean-Luc Moudenc lui-même, la défaite est tout à fait envisageable. « Tout peut arriver, le résultat sera serré comme je le répète depuis un an. Je ne sous-estime jamais mes adversaires. Je les respecte, mais je les combat ».
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