Le candidat aux municipales de Toulouse Pierre Cohen estime que les faubourgs ont été oubliés de la politique de la ville, concentrée sur l’hypercentre. Il propose de les intégrer pleinement dans le projet urbain s’il est élu.
Trop d’attentions ont été accordées à l’hypercentre. C’est le constat que dresse Pierre Cohen. Le candidat aux municipales de Toulouse reconnaît une vraie politique d’aménagement, portant la signature de Joan Busquets, mais regrette que celle-ci ne concerne que le cœur de la ville : « Toulouse doit s’inventer dans les faubourgs. Tous doivent bénéficier d’un projet urbain. »
En premier lieu, ils doivent être intégrés à la logique de réduction de la voiture, car ils sont désormais soumis aux mêmes désagréments que le centre-ville. « À Papus, par exemple, les habitants font les frais d’un périphérique engorgé. Non seulement ils subissent la pollution de plein fouet, mais en plus les embouteillages se dupliquent dans leur quartier en raison des applications de navigation qui y dévient les automobilistes qui tentent d’échapper aux bouchons de la rocade », raconte le leader de la liste Pour la Cohésion. Il souhaite donc y développer les transports en commun et les mobilités douces, qu’il estime être deux alternatives sérieuses à la voiture, pour concevoir des quartiers apaisés. Dans cette même optique, Pierre Cohen veut amener la nature dans les faubourgs : « à partir de la trame verte (cheminements végétaux, parcours piétons et cyclables arborés…) et bleue (Garonne, canaux et rivières), nous créerons dans chaque quartier un accès de proximité pour atteindre la nature. »
« Nous avons également recueilli des témoignages de Toulousains qui jugent leur quartier dénaturé par un urbanisme d’opportunisme », lance Pierre Cohen qui dénonce des projets immobiliers menés au coup par coup. « Les promoteurs n’ont pour seul pilotage que le nombre de logements. Ils érigent des bâtiments qui ne respectent pas l’identité du quartier et sont systématiquement contestés par le voisinage », poursuit-il. Lui souhaite la mise en place d’une charte, discutée en amont, entre les constructeurs, les riverains et les associations afin d’élaborer des programmes qui satisferaient toutes les parties. Y seraient mentionnés des critères comme la prise en compte des équipements disponibles, l’accès aux transports en commun, les espaces verts attenants, ou encore l’engagement d’un dispositif à énergie positive… « Cela permettrait en parallèle, de mobiliser d’autres entreprises du secteur prêtes à relever le défi d’un aménagement plus cohérent et plus écologique. Car sous le mandat de Jean-Luc Moudenc, ce sont toujours les mêmes, Kaufman & Broad en tête, qui occupent le terrain, copinage oblige ! » lâche Pierre Cohen.
Selon lui, Toulouse doit être pensée dans son ensemble. Ainsi, l’équipe menée par Pierre Cohen entend effacer la barrière virtuelle entre le centre et les faubourgs que représentent les boulevards. En les végétalisant, en réorganisant l’espace public pour un meilleur partage modal entre la voiture, le vélo et les piétons. Et si aucun projet concret n’est évoqué, le modèle du réaménagement des allées Jules-Guesde transparaît. « Il faut ouvrir le centre vers le reste de la ville, redynamiser les faubourgs et développer le commerce de proximité au travers d’outils tel que le droit de préemption », précise Isabelle Hardy, numéro 2 sur la liste. Car la liste Pour la Cohésion considère que « si tous ces quartiers restent très différents, ils partagent la même malédiction : ils ont été délaissés, oubliés du grand projet de ville ».
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