Malgré des “désaccords majeurs sur des sujets sociaux et économiques”, la candidate socialiste Nadia Pellefigue signe un accord de fusion entre sa liste Une et celle d’Archipel Citoyen, mais elle se retire toutefois de la campagne. Nadia Pellefigue entourée de ses colistiers © Nicolas Belaubre – Le Journal Toulousain
La gauche partira unie pour le deuxième tour des élections municipales à Toulouse. Ce mardi 2 juin, Nadia Pellefigue a officiellement signé un accord de fusion entre sa liste et celle d’Archipel Citoyen. Une alliance relative et arrachée dans la douleur puisque la candidate socialiste, arrivée troisième du premier tour, ne prendra pas part à cette fin de campagne.
En effet, le 25 mai dernier, la tête de liste du mouvement Une avait posé comme condition : l’obtention du siège de présidente de la Métropole en cas de victoire. Une proposition rejetée à l’unanimité par le mouvement Archipel Citoyen, conduit par Antoine Maurice. « Se maintenir n’aurait pas été responsable. En tant que femme de gauche j’autorise le rassemblement, mais par respect pour mes convictions, je n’y participerai pas », explique Nadia Pellefigue qui a finalement accordé à ses colistiers, la liberté d’y participer à titre individuel.
Cette union relative, pourtant appelée par les principaux partis de gauche depuis le début de la campagne, laissera donc un goût amer à la candidate socialiste et à ses principaux soutiens. Tout d’abord parce que les membres de sa propre famille politique lui ont forcé la main. « Alors que nous étions en pleine négociation, l’un de mes colistiers à déclaré qu’il n’y avait aucun obstacle à un accord. Me sentant déjugée dans ma capacité à porter le projet que je défendais, j’ai fais le choix de me retirer », rappelle Nadia Pellefigue, sans citer le nom du sénateur socialiste Claude Raynal.
Une manœuvre effectuée à son insu et qui l’affaiblissait significativement dans son rapport de force avec la liste Archipel Citoyen. « J’ai échoué sur des pratiques que j’ai toujours dénoncé et qui nourrissent la désespérance des citoyens vis-à-vis des politiques », ajoute la candidate déçue qui regrette les jeux d’appareils à l’heure d’unir des mouvements qui ont pourtant tous prônés leur racine citoyenne. « Les partis de gauche ont pris le pouvoir au sein d’Archipel et les citoyens ont été oubliés », renchérit Michel Lacroix, l’un de ses colistiers.
Si la candidate socialiste émet des critiques sur la forme prise par ce rassemblement et son « manque de transparence », elle multiplie également les réserves sur le projet défendu par la liste conduite par Antoine Maurice. Évoquant l’inquiétude d’une partie de son électorat dans la capacité d’Archipel Citoyen à défendre l’économie locale, Nadia Pellefigue n’a pas manqué de rappeler les « désaccords majeurs » qui les divisent sur des enjeux sociaux et économiques. « Toulouse va être très impactée par la crise. Il faut un grand volontarisme économique pour défendre l’aéronautique comme les petites entreprises et le commerce et, ainsi, garantir la sauvegarde de l’emploi. D’un côté, je me félicite du projet urbanistique et de la place faite au vélo, mais, de l’autre, je regrette l’absence de grands projet en matière d’infrastructures, comme la LGV pourtant indispensable à la création d’un futur RER toulousain », analyse-t-elle.
Autant de piques adressées à Archipel Citoyen, crédité d’une courte majorité dans un récent sondage, qui visent à rappeler le coût éventuel de son absence au deuxième tour. « Je regrette de ne pas avoir réussi à convaincre de rassembler les électeurs plutôt que les listes. Ma proposition défendait une complémentarité des projets et des compétences. C’était celle d’un ticket gagnant, paritaire et innovant », déplore ainsi Nadia Pellefigue qui souhaite malgré tout bonne chance à Antoine Maurice. « J’espère évidemment sa victoire pour éviter que Jean-Luc Moudenc ne continue de mener une politique qui creuse les inégalités à Toulouse. »
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