C’est au tour du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’officialiser le lancement de sa liste “Toulouse Anticapitaliste” pour le scrutin du mois prochain. Désarmement de la police municipale, gratuité des services publics et projet de RER… Cette liste, conduite par Pauline Salingue, défendra un programme de rupture.
Très occupés, sur le terrain, par les multiples mouvements sociaux qui rythment l’actualité politique de ces derniers mois, les militants du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ont tardé à annoncer leur engagement dans les élections municipales de Toulouse. Voilà chose faite. Et c’est Pauline Salingue, éducatrice à l’hôpital, qui prendra la tête de la liste “Toulouse anticapitaliste”, avec l’intention de « faire le lien entre les élections et les luttes du quotidien ».
Les adhérents du parti avaient d’abord envisagé de participer au rassemblement de la gauche. « Nous avons discuté avec Archipel Citoyen. Malgré certaines positions convergentes, ce dialogue n’a pas abouti, car le collectif souhaitait désigner ses candidats avant de se mettre d’accord sur le fond et le programme », rappelle Pauline Salingue.
L’idée d’un rapprochement avec le Parti de Gauche a également été considérée, sans toutefois se concrétiser. Le NPA fera donc cavalier seul, épaulé par près d’un tiers de militants syndicalistes ou associatifs n’appartenant pas au mouvement.
Une désunion de la gauche, qui compte désormais cinq listes, dont Pauline Salingue refuse d’endosser la responsabilité. « Ce n’est pas de notre côté qu’il faut regarder, mais plutôt vers les trois formations qui partagent le plus de points communs. En premier lieu d’être incarnées par des personnalités issues de mouvements qui ont participé à la majorité de Pierre Cohen. »
Par ailleurs, Pauline Salingue juge les programmes des différentes listes de gauche « trop édulcorés ». « Aucun d’eux ne présente de mesures à la hauteur des enjeux », précise la candidate qui met en avant deux propositions fortes : l’instauration de la gratuité des transports en commun et des services publics, ainsi que le désarmement de la police municipale.
Dans ses engagements, le NPA se positionne également en faveur du RER plutôt que de la troisième ligne de métro. « Un investissement très problématique qui dépasse les 3 milliards d’euros et qui n’est pas prioritaire », selon la tête de liste. Celle-ci préfère « développer un réseau qui soit adapté à Toulouse autant qu’aux villes voisines ».
Enfin, Pauline Salingue insiste sur l’urgence de mettre en place une politique concrète de protection des femmes victimes de violences. Que ce soit par l’augmentation des subventions en faveur d’associations féministes, mais également par la création de maisons d’accueil spécialisées dans tous les quartiers. « Les campagnes publicitaires dans le métro ne suffiront pas à régler le problème », raille la candidate.
L’une des priorités pour la candidate du NPA est de contrecarrer « la politique de gentrification de Toulouse » opérée par le maire actuel, qu’elle qualifie de « Macron local ». « Jean-Luc Moudenc applique la même politique à l’échelle municipale. Il met en place de grands projets inutiles au détriment des besoins des populations les plus précaires », dénonce Pauline Salingue.
Celle-ci pointe notamment les 15 millions d’euros investis dans le réaménagement des Ramblas alors que « des centaines de familles vivent à la rue ». Pour elle, « la véritable urgence consiste à rénover les habitats insalubres plutôt que de construire des tours. Il y a plus de 20 000 logements vides qui doivent être réquisitionnés et réhabilités ».
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