Le départ attendu de Pierre Cohen du PS pour rejoindre Génération.s pose des questions sur l’avenir du groupe socialiste d’opposition à la mairie de Toulouse. Si l’ancien maire comme le Parti socialiste appellent à continuer le travail commun, la présidence du groupe reste un point d’achoppement.
Sans surprise, l’ancien maire de Toulouse Pierre Cohen a décidé de quitter le Parti socialiste pour rejoindre Génération.s et Benoît Hamon, avec lequel il souhaite « s’engager fortement », même s’il assure qu’il n’y aura certainement pas de responsables départementaux désignés dans ce « mouvement qui fonctionnera de manière horizontale ». Un choix logique au vu du soutien qu’il avait apporté au candidat lors de la primaire de la gauche et de ses divergences avec la politique du gouvernement Valls, notamment sur la loi El Khomri ou la déchéance de nationalité. Selon lui, le PS « n’est aujourd’hui pas en mesure de créer une dynamique des forces de gauche » pour contrer la politique de « droite technocratique » d’Emmanuel Macron. Pierre Cohen est accompagné dans cette démarche par deux autres élues municipales, Isabelle Hardy et Vincentella de Comarmond.
Prenant acte de cette décision, les élus municipaux socialistes ont appelé dans un communiqué à « poursuivre dans l’unité, le travail engagé ensemble dans l’opposition municipale au sein d’un même groupe ». Une volonté partagée par Pierre Cohen, qui souhaite toutefois conserver la présidence de ce groupe d’opposition. « Ils appellent à l’unité mais me demandent de démissionner », s’étonne-t-il. Pour Joël Carreiras, la question se pose cependant puisque Génération.s serait alors à la tête du groupe avec seulement trois élus sur neuf. « Nous avons été élus avec l’étiquette socialiste. Pierre Cohen a fait un acte politique fort en quittant le PS. Il faut qu’il soit cohérent. Je respecte sa décision, même si elle participe à l’émiettement de l’opposition, mais il ne peut pas continuer comme si rien n’avait changé. » Au contraire, l’ancien édile estime qu’il est légitime en raison du travail mené à la mairie de Toulouse pendant six ans et dans l’opposition depuis. Les positions semblent aujourd’hui assez fermes et, si l’on en reste là, chacun s’accorde à dire qu’il y aura alors deux groupes.
Malgré ces divergences, les deux hommes assurent être en bons termes et veulent poursuivre la démarche de plateforme commune entamée avec le Parti communiste et les Verts. « Je n’ai pas quitté le PS pour des raisons locales », rappelle Pierre Cohen qui souhaite continuer à travailler avec les forces de gauche. « C’est indispensable pour s’opposer aujourd’hui à la politique de M. Moudenc », termine Joël Carreiras. Une nouvelle fois, la gauche se disperse. Pour mieux se rassembler ?
Paul Périé
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