L’idée d’une primaire à gauche a germé dans le débat public, depuis plusieurs semaines. Mais entre les Verts qui sont revenus au gouvernement et la candidature de Jean-Luc Mélenchon (PG) aux présidentielles, la question reste en suspens…
Cécile Ramos,
Conseillère municipale de Toulouse, Conseillère communautaire Groupe PRG
« Le candidat de la gauche doit-il être désigné par une primaire ? Je ne fais pas partie de celles et ceux qui estiment que la véritable primaire doit être le premier tour.
En effet, les différentes présidentielles – comme des élections plus locales, et je pense en particulier aux municipales toulousaines – ont prouvé que la multiplicité des candidatures à gauche ne fait que renforcer les chances de la droite.
L’organisation d’une primaire – et c’est la première condition – doit s’appuyer sur une véritable volonté de rassemblement et l’objectif d’une candidature unique.Si ce n’est pas le cas, s’il s’agit d’une simple opération politicienne inutile de perdre son temps.
La deuxième condition est que la primaire soit organisée sans exclusive. Ici ou là, certains estiment que la primaire doit se dérouler sans François Hollande.Je pense qu’il ne peut y avoir aucune exclusive et que c’est au peuple de gauche de choisir.
François Hollande doit défendre son bilan, présenter son projet et ses perspectives pour la France. Chacun pourra ainsi choisir en conscience.Certains estiment, et c’est leur droit, qu’il est aujourd’hui le meilleur candidat pour rassembler face à une droite revancharde et déterminée à réduire les acquis sociaux et le service public.
Enfin, et c’est ma troisième réflexion, c’est qu’aujourd’hui, plus que jamais, face à la grave crise que connaît notre pays et aux dangers de toutes sortes que nous affrontons, la responsabilité de la gauche est essentielle. Dans les moments graves de notre histoire, la gauche a su faire taire ses différences pour se rassembler, défendre notre idéal républicain et nos valeurs. C’est aussi là que se trouve notre responsabilité. »
François Simon,
militant EELV, ancien conseiller régional
C’est peu de dire qu’il existe un divorce entre la demande citoyenne et le comportement des partis et de la plupart des élus-e. Pour autant le désir de s’approprier la politique est toujours présent. En France, la constitution dénie la proportionnelle et impose un suffrage direct pour l’élection présidentielle. Pouvons-nous encore nous satisfaire de candidats choisis par leurs partis sans qu’un débat avec tous les citoyens soit organisé ? La « primaire des gauches et des écologistes » est l’unique moyen pour que les citoyens prennent parole et signifient quelles sont pour eux les questions politiques et les défis auxquels notre société est confrontée. C’est à ceux-ci qu’ils demandent aux divers candidats d’expliciter leurs réponses. Il s’agit alors bien d’une primaire citoyenne. Réunis en assemblées les citoyens, encartés ou non, mais pas au nom de leurs partis définiront les thématiques essentielles, les questions qu’elles portent et non pas des réponses et des slogans fermés. Ce sera alors aux candidat-e-s de respecter cette règle démocratique et d’y apporter leurs projets, leurs réponses. Il ne peut plus être question pour la gauche de s’engouffrer derrière la bannière du Président sortant, du Parti le plus important en nombre, la stature d’un chef autoproclamé ou plus simplement d’être candidat pour signifier son existence. La situation actuelle en France est à la limite de la rupture : un vote de rejet qui profite à l’extrême droite, une abstention record de celles et ceux qui souffrent en n’y croient plus, une gauche émiettée et un gouvernement qui a fait de la « triangulation » son radeau de la méduse. C’est par cette démarche que les citoyens pourront retrouver le chemin du politique et aux partis de retrouver le chemin de la citoyenneté. C’est pourquoi nous nous inscrivons dans cette démarche et sommes prêts à nous y engager avec de nombreux autres, simples citoyens avides de retrouver un espoir pour nous toutes et tous.
Myriam Balavoine
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