Singulier. Actuel conseiller général de la Haute Garonne du canton Toulouse 10, il est aussi une personnalité qui a marqué la vie politique de la ville de Balma. Et pour cause, il en a occupé le fauteuil de maire pendant 19 ans. Alain Fillola revient avec nous sur son parcours qu’il juge « atypique ».
Par Gilles Vidotto
C’est dans son bureau au fond d’un long couloir du Conseil général, boulevard de la Marquette, qu’Alain Fillola a bien voulu se confier sur sa carrière politique. Assis dans son fauteuil de cuir noir, occupé sur son ordinateur, il se retourne, et nous souhaite la bienvenue. Cet Ariégeois de naissance, issu de parents républicains espagnols réfugiés en France, reconnaît être fier de ses origines : « Je suis Français jusqu’au bout des ongles, mais mes racines sont en Espagne » à l’image de Charles Aznavour rappelant ses origines arméniennes. Au départ, titulaire d’un simple BTS, il travaille au sein d’une entreprise privée. Il rencontre Geneviève Barat, qui deviendra son épouse. Cette dernière le pousse à s’accrocher aux études : « L’école de la République pour les jeunes issus de l’immigration comme moi est le seul vecteur pour émerger». Les efforts finissent par payer car il obtient le diplôme de l’école d’ingénieurs de Toulouse, l’ENSEEIHT. Il se consacre ensuite au monde de l’entreprise, et devient PDG d’une société d’ingénierie qu’il développera pendant quinze ans : « je me considère comme un chef d’entreprise, mais un chef d’entreprise de gauche. » Parallèlement Alain Fillola est une personne engagée politiquement. Il devient membre du Parti Socialiste en 1973. Cependant, « ma carrière je l’ai faite professionnellement, pas politiquement. Si j’ai fait de la politique c’est par engagement […] J’ai toujours été social-démocrate, proche de Lionel Jospin et Dominique Strauss-Khan » confesse-t-il. La politique va d’ailleurs prendre rapidement une place importante dans sa vie. Au point de le pousser à se présenter à l’élection municipale de Balma en 1989. Ceci se résolvant par un échec. Six ans plus tard, après avoir appris de ses erreurs de la première campagne, il est de nouveau sur le front. Cette fois-ci, il accède au poste de maire de Balma.
« C’est parce que le PS est en difficulté que j’ai décidé de revenir »
Les premières années, il combine à la fois son poste de maire PS et celui de PDG. Mais en 2001, il devient également conseiller général : « C’était très difficile d’arriver à tout faire, et ça en était presque schizophrénique ». Il choisit donc en 2002 d’interrompre sa carrière professionnelle afin « d’entrer complètement dans la sphère publique ». Pourtant en 2012, le Parti Socialiste décide de l’exclure. La cause : il s’est présenté en candidat dissident aux législatives sur la 3ème circonscription de la Haute Garonne. Un choix assumé car son parti avait alors préféré placer l’écologiste François Simon : «J’avais expliqué à mes camarades que la 3ème circonscription avait été taillée sur mesure pour favoriser l’élection de Moudenc. S’il était élu député, il devenait de fait un adversaire légitimé et dangereux pour le Capitole. C’est ce qui s’est passé. Il fallait face à Moudenc un candidat capable de le battre, et François Simon n’était pas du tout le profil qui convenait de mon point de vue. » Cette candidature lui a donc valu son exclusion du PS, sa vraie famille politique : « J’ai été meurtri, profondément blessé». Puis aux dernières élections municipales, la mairie de Balma bascule à droite : « Pour deux raisons : la première c’est ma politique d’urbanisation jugée trop excessive par mon opposant. Et la deuxième, j’ai incontestablement été victime de la vague nationale ». En octobre dernier, après deux ans d’exclusion, il décide de faire la démarche de réintégrer le Parti Socialiste, « je ne suis pas un zappeur. C’est parce que le PS est en difficulté que j’ai décidé de revenir. Pour aider à le sortir de l’ornière dans laquelle il est ». Pour sa ville, Balma, il garde espoir : « Il y a suffisamment de jeunes pousses dans cette , susceptibles de mener les futures batailles. Il faut laisser faire la nouvelle génération … ». Un passage de témoin ? Pas toutàfait. Un nouveau combat électoral l’attend déjà, les départementales de mars prochain.
3 dates clés :
1995 : Il est élu maire de Balma
2001 : Devient conseiller général de la Haute Garonne
2008 : Secrétaire de l’Assemblée départementale en charge de la recherche et de l’innovation.
Commentaires
DAGNEL Jeanine le 02/04/2025 à 12:27
Alain Fillola, le Politique, a les qualités de leader, entrepreneur visionnaire, et, humaniste,fidèle et loyal dans ses engagements de Socialiste.
Un homme qui va vers les autres, parce que, pour lui, la Fraternité n'est pas un vain mot, afin de construire le "Vivre ensemble".