SERAIL. Marc Sztulman, enseignant à l’université Toulouse 1 Capitole, a été responsable local d’une association de lutte contre l’antisémitisme. Colistier avec Pierre Cohen aux élections municipales de 2014, il s’engage à nouveau en campagne pour les élections régionales aux côtés de Carole Delga en vingtième position.
Par Kevin Figuier
Place du Capitole, un samedi après-midi ensoleillé et doux pour un mois de novembre. Les artères de la Ville rose ne désemplissent pas. De cette masse compacte d’individus surgit, par la rue du Taur, Marc Sztulman, kit main libre vissé aux oreilles et en double-appel. Pour éviter la symphonie de la vie du centre-ville, l’interview se réalise à l’intérieur d’un café.
« Ma mère a travaillé dans le privé, maintenant elle est dans le secteur associatif et mon père est médecin », raconte Marc Sztulman. Un père qui « s’intéresse aux plus démunis » parce qu’« aller voir le médecin est une chance » pour certains, « quelque chose qu’on fait au début du mois car à la fin du mois c’est compliqué », poursuit-il.
Né à Toulouse en 1985, Marc Sztulman étudie au lycée Ozar Hatorah puis se dirige vers le droit. « Le droit mène à tout », s’amuse-t-il à dire. « En réalité, le droit permet d’agir mais la meilleure idée du monde, si elle n’est pas transposée juridiquement ne restera que dans les limbes », analyse le juriste, qui est d’ailleurs passé de l’autre côté des bancs de la faculté en enseignant le droit public, en spécialité de droit administratif et libertés publiques.
Avant de connaître la vie de militant politique, il s’investit « dans de nombreuses associations de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la défense de la mémoire de la Shoah ». Il siège à ce titre au Conseil de laïcité et « rencontre souvent » Pierre Cohen, alors maire (PS) de Toulouse. Marc Sztulman a « la même accointance intellectuelle » que le premier magistrat de la ville, mieux, il dit partager « les mêmes marqueurs de gauche ». Un soir de janvier 2014, Pierre Cohen lui téléphone et désire le rencontrer « le lendemain ». À l’issue de l’entrevue, il devient colistier et se « retire du milieu associatif ».
« On ne fait pas de la politique pour avoir des marges mais pour des masses »
Le novice en politique, qui ne prend pas sa carte au Parti socialiste, s’engage dans la campagne électorale. « C’est comme le patinage artistique », raconte l’ex-candidat, il y a « les grandes messes » que sont les meetings ; ce sont des « figures imposées » qui sont « intéressantes mais formalisées». De l’autre côté, il y a « les figures libres », à l’image des tractations improvisées. Pour cela, Marc Sztulman organise « des rencontres avec des personnes qui puissent apporter leur expertise » et surtout que leurs idées « se retrouvent dans le programme » de la tête de liste.
Après l’échec du candidat socialiste aux municipales de 2014, il décide enfin de s’encarter. Il vote lors du dernier congrès du PS à Poitiers pour la motion A représenté par Jean-Christophe Cambadélis.
Dans le cadre des élections régionales, il envoie « une candidature avec lettre de motivation et CV » à l’équipe de Carole Delga. Retenu, il figure dès à présent à la vingtième place. Quand on lui demande ce que peut apporter sa candidature dans la campagne, il rappelle qu’il « faut savoir rester humble ». Sa « connaissance du tissu associatif et son expertise juridique » sont les deux arguments, à sa connaissance, qui ont sans doute fait pencher la balance en sa faveur.
Dans cette nouvelle campagne électorale, le colistier défend le dispositif Ordilib’, une aide financière variable selon leurs ressources pour tous les lycéens de la région et fustige la proposition de Dominique Reynié, tête de liste LR-UDI, qui est de supprimer cette aide. « On ne fait pas de la politique pour avoir des marges mais pour des masses, supprimer l’Ordilib’ c’est accroître la fracture numérique ; certains de mes étudiants en première année de droit conservent encore leur Ordilib’. C’est une satisfaction de se dire que la Région a pu contribuer à ce qu’ils réussissent leur parcours scolaire », se défend Marc Sztulman.
3 dates :
– 21 avril 2002 : résultats du premier tour de l’élection présidentielle, JMLP face à Jacques Chirac. Une « espèce de frustration de ne pas pouvoir exprimer mon avis dans un moment de l’histoire du pays ».
– 2012 : engagement dans la politique.
– Semaine du 6 au 13 décembre 2015. Élections régionales et soutenance de sa thèse en doctorat.
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