C’est le troisième tour des municipales à Toulouse qui a eu lieu ce vendredi matin au Capitole lors du conseil municipal, à savoir l’élection du maire. Seul candidat à la fonction, Jean-Luc Moudenc a été logiquement réélu. Mais les débats avec l’opposition laissent présager de séances animées pour la suite. photo recadrée ©Patrice Nin
A l’occasion du premier conseil municipal de la nouvelle mandature, il a été décidé sa délocalisation. Pas bien loin, certes. Il s’est en effet tenu dans la prestigieuse salle des Illustres. En tant qu’élu de la majorité le plus âgé, Pierre Trautmann a présidé la séance, le maire n’étant pas encore intronisé. C’est donc l’ancien adjoint, en charge des marchés publics, qui a officiellement installé les nouveaux conseillers municipaux dans leur fonction. Avant de lancer le vote, à bulletin secret, de l’élection du maire.
Les conseillers municipaux se sont donc rendus, par petits groupes, salle Gervais, pour procéder au scrutin. Seul candidat à sa succession, Jean-Luc Moudenc, sort, sans surprise, vainqueur de ce scrutin avec 52 voix sur les 69 exprimées (1 bulletin nul et 16 blancs). Élu à la majorité absolue, il est applaudi pendant de longues minutes par les élus de la majorité. Jusque là assis parmi les conseillers de la majorité, il monte donc sur l’estrade pour reprendre possession de son fauteuil de maire et revêtir l’écharpe tricolore.
Désormais, officiellement maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc se livre au traditionnel discours d’intronisation. Il y remercie ses colistiers de campagne et les Toulousains de lui avoir renouveler leur confiance. A l’attention de l’opposition, il affirme qu’il sera « le maire du rassemblement ». « Je veillerai à ce que chacun puisse s’exprimer. » Et de rappeler que, lors de sa précédente mandature, « les élus d’opposition représentant un quart du conseil municipal de Toulouse, ont bénéficié de la moitié du temps de parole ».
D’ailleurs, il vient confirmer ses propos tenus au soir du second tour : « Je reprendrai, au moins en partie, certains niveaux des propositions formulées par Archipel Citoyen, pour aller plus loin en matière d’écologie que ce que nous avions prévu initialement. J’ai entendu les attentes des Toulousains pour qui ce thème est important. » Ainsi, Jean-Luc Moudenc annonce qu’il ne créera pas de délégation au développement durable et assurera lui-même la coordination de sa politique écologique. Il choisira également l’un de ses plus proches collègues pour assurer la vice-présidence de la métropole, en charge de ces questions, « afin que le travail soit mené en harmonie et en confiance sur toute l’agglomération ».
Le premier conseil municipal de Toulouse est généralement plutôt lisse : élections des adjoints, lecture des textes réglementaires et officiels, création des emplois de collaborateurs de cabinet… Mais, celui-ci augure de suivants beaucoup plus animés. Car déjà, les esprits s’échauffent. Après l’allocution du maire fraîchement élu, il est d’usage que le leader de l’opposition intervienne également pour féliciter le vainqueur et développer sa vision de l’opposition municipale.
Antoine Maurice se prête donc à l’exercice. Mais n’oublie pas de rappeler à l’assistance quelles ont été les conditions de la campagne électorale : « Vous avez joué sur les peurs, et je déplore la campagne de caniveau que vous avez mené : des attaques personnelles, diffamatoires, allant même jusqu’à l’homophobie. Cela laissera une trace indélébile ! »
Il poursuit en énumérant les dossiers sur lesquels il estime que Jean-Luc Moudenc n’a pas été assez ambitieux, tels la mise en place d’une Zone à faible émission à Toulouse, les questions écologiques dans leur ensemble, et le cas Airbus : « Il faudra plus qu’un courrier à Monsieur Faury (président du groupe, ndlr) pour préserver les emplois locaux. » Pour terminer par un vœu de modestie : « Le fort taux d’abstention, appelle à l’humilité. »
Jean-Luc Moudenc, visiblement agacé, ne peut alors s’empêcher de reprendre la parole : «D’ordinaire, les discussions s’arrêtent là. Mais l’on a bien compris qu’avec Archipel Citoyen le respect des traditions n’a pas cours. » Qualifiant son adversaire de campagne de « mauvais perdant », il répond point par point aux accusations en énumérant les projets de sa mandature précédente, et coupe court au débat.
S’en suivra la désignation des 26 adjoints au maire. Parmi les principaux changements, à noter que Jean-Michel Lattes, préférant se consacrer exclusivement à la troisième ligne de métro, laisse son fauteuil de premier adjoint à Daniel Rougé.
Commentaires
Serge le 01/04/2025 à 11:05
Il est aussi intéressant d'ajouter à ça les informations qui commencent à sortir sur la manière dont Moudenc a flirté avec le code électoral :
https://www.mediacites.fr/decryptage/toulouse/2020/07/03/toulouse-comment-jean-luc-moudenc-a-flirte-avec-les-limites-du-code-electoral/
Au-delà de ce gentil article, il aurait pu aussi être mentionné les véhicules affrétés par l'équipe d' "Aimer Toulouse" pour amener les personnes âgées au bureau de vote ... Le grand nombre de procurations venant des maisons de retraite ... etc ... etc ...
Dommage que la démocratie ne soit pas au rendez-vous. Une nouvelle fois.