Dès la veille du dernier conseil municipal du mandat actuel de Jean-Luc Moudenc, qui se tient ce vendredi 31 janvier, les élus du groupe Toulouse écologiste et citoyenne sont passés à l’offensive. Entre une veste verte difficile à enfiler, un faux profil rassembleur et une surdité chronique, les élus de l’opposition ont taillé un costume sur mesure au maire sortant.
À la veille du dernier conseil municipal du mandat actuel de Jean-Luc Moudenc, qui se déroule ce vendredi 31 janvier, les élus du groupe Toulouse écologiste et citoyenne passent à l’offensive et dressent un bilan critique du fonctionnement de la majorité et de ses actions. Absence de débat, gestion « à la petite semaine », écologie de façade et manque de transparence… L’opposition toulousaine ébauche un portrait peu élogieux du « style particulier » de Jean-Luc Moudenc.
Un mandat qui se caractérise, en premier lieu, par une surdité à l’égard de son opposition, selon Antoine Maurice, président du groupe Toulouse écologiste et citoyenne et candidat à la mairie de Toulouse (Archipel citoyen). Celui-ci, qui se félicite que quelques-uns des vœux formulés par son groupe aient abouti sur des avancées, déplore toutefois une « organisation désuète de la démocratie ». En effet, l’élu regrette la réduction du nombre de conseils municipaux (34 au lieu de 55 lors du précédent mandat) et que les délibérations soient votées sans faire l’objet d’un véritable débat.
« Malgré un discours prononcé en ouverture de son mandat, où Jean-Luc Moudenc demandait solennellement à son équipe d’écouter l’opposition, nous avons eu du mal à faire entendre nos propositions. Le maire a limité le conseil municipal à une simple chambre d’enregistrement. Sous un faux profil rassembleur et consensuel, il cache une méthode très dure et une forme de violence politique qui se constate dans les défections au sein de sa majorité », poursuit-il.
Une réalité que Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, conteste par des chiffres : « Cette critique serait audible s’il n’y avait pas de discussions en séance. Or, l’opposition dispose de 45,5 % du temps de parole alors qu’ils n’ont que 16 élus sur un total de 69. La majorité, elle, ne s’exprime que 39 % de ce temps-là et, moi-même, 16 %. C’est très loin d’être hégémonique. »
Une faible considération de la démocratie doublée, selon le groupe d’opposition, d’un manque de transparence. « Sur plusieurs points, nous n’arrivons pas à obtenir les informations détaillées correspondant aux projets mis en œuvre. Malgré nos demandes répétées, nous n’avons pas eu connaissance du nombre exact de places ouvertes en crèche ni d’arbres plantés ou d’espaces verts créés. Les chiffres annoncés sont des effets d’affichage que ni nous, élus, ni les citoyens ne peuvent vérifier. Après quatre années passées à éradiquer la nature, Jean-Luc Moudenc tente vainement d’enfiler une veste verte, mais c’est une écologie de parole et non d’action », dénonce à son tour Michèle Bleuse, membre du même groupe et également candidate sur la liste Archipel Citoyen.
« Pour le dispositif Nature en ville, c’est une délibération que les écologistes n’ont pas votée », relève Jean-Luc Moudenc. « Ils se posent en donneurs de leçon alors qu’ils n’ont pas agi lorsqu’ils étaient dans la majorité. Nous leur avons proposé un rendez-vous avec l’élu aux espaces verts pour consulter les documents en question et ils l’ont refusé. S’ils veulent vérifier, qu’ils aillent sur place et qu’ils mesurent », tranche le maire.
Abordant des sujets inscrits à l’ordre du jour, Régis Godec, élu d’opposition (EELV) qui ne se représente pas aux municipales, décrit une « gestion à la petite semaine ». Donnant pour exemple le cas de l’agrandissement de la Toulouse Business School (TBS) engendrant le déménagement du Petit palais des sports, l’écologiste considère que les engagements pris « à la va-vite » par le maire sur ce dossier aboutissent à des solutions provisoires plus onéreuses pour le contribuable. « La ville ne dispose pas encore du terrain définitif pour reconstruire ce complexe sportif. Afin de tenir le délai, il est prévu un bâtiment temporaire avec le surcoût évident que cela implique », argumente-t-il.
Et Jean-Luc Moudenc de se défendre : « La question du redimensionnement de TBS se pose depuis plus de 10 ans. C’est la première fois qu’il y a un projet. Nous sommes dans une phase d’évaluation avec l’école pour déterminer la part supportée par l’établissement et celle par la collectivité. À travers son rayonnement et la création de nouveaux équipements, les Toulousains seront gagnants. » Celui-ci considère ces critiques comme des « polémiques électoralistes sans fondement ».
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