Augmentation du temps de travail, fusion des comités syndicaux, déploiement du télétravail… Le conseil municipal de ce vendredi 10 décembre se penchera sur les ressources humaines de la mairie de Toulouse. L’opposition dénonce un recul des acquis sociaux.
Un gros volet RH est à l’ordre du jour du conseil municipal de Toulouse, ce vendredi 10 décembre. « Les délibérations se rapportant aux ressources humaines sont particulièrement nombreuses. Elles suscitent déjà une levée de bouclier sans précédent, car elles auront un impact énorme sur les agents territoriaux », prévient Isabelle Hardy, du groupe d’opposition Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne (Tesc). En effet, pour la première fois, les 14 syndicats du personnel municipal parlent d’une seule voix dans un courrier commun qu’ils ont adressé à Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.
La principale réforme que les agents ont du mal à avaler est celle du passage, obligatoire, à 1 607 heures de travail par an. « Cela correspond, dans chaque service, à une perte de 10 jours de congés, sans compensation financière. L’objectif est de ne pas augmenter la masse salariale de la collectivité », résume Isabelle Hardy. Celle-ci cite notamment l’exemple des agents spécialisés des écoles maternelles (Atsem), dont 200 postes vont disparaître avec cette réforme, « alors que c’est un métier épuisant où l’on travaille 9 heures par jour aux côtés d’une vingtaine d’enfants, avec une seule pause de vingt minutes ». L’élue ajoute que, désormais, les cycles de travail des salariés de la mairie passeront à 12 semaines. Sur cette période, ils devront effectuer 35 heures par semaine en moyenne, « ce qui signifie qu’ils pourront travailler jusqu’à 48 heures en une semaine, sans qu’on leur paye d’heures supplémentaires ».
« La majorité a réservé d’autres petits cadeaux aux agents territoriaux », annonce ironiquement Thomas Karmann, membre du groupe d’opposition Métropole écologiste, solidaire et citoyenne (Mesc). Il indique d’abord qu’avec le vote prévu de la mutualisation des instances de dialogue social, il n’y aura plus qu’un seul comité représentatif des salariés pour la Mairie, la Métropole et le Centre communal d’action sociale… au lieu de six jusqu’à présent. « On retire aux agents la possibilité de s’exprimer, c’est intolérable. Et cela illustre bien la volonté de toute puissance de Jean-Luc Moudenc », estime l’élu. Celui-ci dévoile également le contenu d’une délibération destinée à réduire à deux le nombre de catégories qui ouvrent droit à des primes. « Autrement dit, certains agents vont être rétrogradés », avertit Thomas Karmann.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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