À six mois de la date prévue pour les élections régionales, Antoine Maurice entre en campagne avec un objectif : gouverner la région. Temps qui presse, rassemblement de la gauche et nouveaux modèles de développement, la tête de liste Europe Écologie-Les Verts esquisse les grandes lignes de sa stratégie et de son programme pour l’Occitanie.
Tel un baroudeur sur une épreuve cycliste, Antoine Maurice est parti en solitaire dans la campagne pour les élections régionales, sans attendre l’éventuel renfort des principaux partis de gauche. À six mois du premier tour, normalement prévu en mars 2021, le candidat désigné par Europe Écologie-Les Verts (EELV) (en binôme avec Jacqueline Markovic) a lancé la course à ce scrutin local, le samedi 24 octobre à L’Isle-Jourdain, dans le Gers. Un premier contact avec les électeurs établi sur les terres qui l’ont vu faire ses premiers pas en politique et qui fut l’occasion, pour lui, de réaffirmer « l’urgence de mettre en œuvre des politiques écologiques à tous les échelons de notre démocratie et notamment, dans les régions ».
Une stratégie ”de costaud” qui ne veut pas pour autant dire qu’il compte faire toute la route en solitaire. D’abord parce qu’EELV compte déjà, à ses côtés, bon nombre de partis acquis à la cause environnementale : Cap 21, le Pôle radical et écologiste ou encore l’Alliance écologiste indépendante. Enfin, parce que celui-ci n’exclut pas pour autant de rassembler, dans son sillage, d’autres forces de gauche. En partant le premier, Antoine Maurice entend surtout endosser le statut de leader écologiste. « Depuis les dernières européennes, les écologistes sont le pivot du rassemblement à gauche. Sans prétention hégémoniques, nous avons vocation à jouer ce rôle. C’est aux autres potentiels partenaires de se positionner », confirme le candidat EELV qui espère bien arriver en tête au premier tour.
Une situation qui lui permettrait alors de renverser, au deuxième tour, l’équilibre des forces en puissance à l’Hôtel de Région. « Nous avons gagné une majorité culturelle, car la plupart des français sont désormais favorables à la transition environnementale, mais maintenant nous devons gagner la majorité politique. Avec cette stratégie, nous affirmons le caractère central du projet écologiste et nous assumons l’objectif de gouverner », revendique Antoine Maurice. Afin d’impliquer les citoyens, celui-ci projette également de créer des Comités écologie Occitanie. Un dispositif avec des réunions régulières qui leur permettra de participer à l’élaboration du programme et, pour les plus motivés, de se présenter au scrutin.
La candidature d’Antoine Maurice se présente donc comme une alternative écologiste à la politique régionale actuelle. « On ne peut plus se contenter d’un peu d’écologie dans une politique globale et continuer à croire dans un modèle économique et une vision productiviste complètement dépassés. Ce n’est pas en phase avec les enjeux de notre temps », défend-il. Pour cela, la tête de liste EELV souhaite élaborer un programme autour de trois thèmes : l’emploi, la dynamisation des régions et l’accès à une santé partout et pour tous. « La région, qui est la collectivité où se planifie l’aménagement du territoire, est le bon échelon pour cela », ajoute-t-il.
Quel que soit le sujet abordé, un principe transversal guide les propositions d’Antoine Maurice : la transition écologique. Entre autres, en accompagnant la mutation de l’industrie aéronautique, mise en danger par la crise sanitaire. « Pour préserver les emplois et les compétences, ce secteur doit s’ouvrir à d’autres types de mobilités moins menacées comme le ferroviaire, les mobilités douces ou le maritime, plutôt que de tout miser sur l’avion vert », argumente le candidat écologiste. De même celui-ci souhaite favoriser une réindustrialisation douce. « Par exemple, nous pourrions soutenir la filière laine qui se déploie de manière artisanale et l’accompagner vers des modèles industriels à taille humaine », précise-t-il.
Sur la question de la santé, Antoine Maurice défend une approche globale qui garantisse une santé « partout et pour tous ». En travaillant sur l’accès au soin ou la question des risques industriels mais également sur la qualité de vie. « Cela commence par une agriculture saine et un air de qualité », rappelle le candidat écologiste.
Un souci environnemental qui replace la question des mobilités et des grands aménagements au centre du débat. Opposé à la construction de la ligne LGV Bordeaux Toulouse, « toujours infinançable et infinancée » à ses yeux, Antoine Maurice se dit, en revanche, favorable au déploiement d’une ligne de TGV Montpellier-Perpignan. « Uniquement si elle est fondée sur un usage mixte des voies et n’implique pas la construction de nouvelles gares ». Autant de sujets, sur lesquels Antoine Maurice considère que le temps presse. « Tous les voyants sont au rouge. Nous sommes à la limite d’un modèle de développement que la crise sanitaire vient catalyser. Nous devons proposer autre chose aux habitants de l’Occitanie ».
Commentaires
jean charles espy le 22/02/2025 à 19:28
Ou est passé l'esprit utopique de rassemblement "Archipel" que portait Antoine Maurice il n'y a pas si longtemps. On retrouve là la vraie nature de l'homme de parti qu'est avant tout AM !