Le parti Régions et peuples solidaires, qui fédère les mouvements régionalistes catalans et occitans, officialise son soutien à la liste écologiste menée par Antoine Maurice en Occitanie.
Écologistes et régionalistes seront à nouveau réunis sous la même bannière à l’occasion des élections régionales en Occitanie. Quelques semaines après l’annonce du rassemblement de divers mouvements écologistes derrière la candidature d’Antoine Maurice c’était, aujourd’hui, au tour du parti Régions et peuples solidaires (RPS) d’officialiser son soutien à la liste « Occitanie naturellement ». Une alliance qualifiée de naturelle par les différents protagonistes. Compagnons de route de longue date, EELV et RPS forment un groupe commun au Conseil Régional depuis 2010.
« Nous avons un socle idéologique très proche, notamment basé sur le principe de résilience territoriale. C’était pour nous une évidence de rejoindre cette liste », explique Peire Costa, directeur de RPS. Ecologie et régionalisme, même combat ? Antoine Maurice confirme : « Nos deux familles de pensée ont la volonté de sortir d’une politique hors-sol pour protéger notre terroir. Nous ne venons pas de nulle part. Et quand on défend la biodiversité, il ne s’agit pas uniquement d’écosystème mais aussi de diversité humaine », affirme le candidat.
Fondé en 1995, Régions et peuples solidaires fédère 14 organisations régionalistes partout en France dont trois en Occitanie : le Partit Occitan (POc), Oui au Pays Catalan (OpCat) et Esquerra Republicana de Catalunya (ERC). « Nous ne sommes pas indépendantistes mais nous souhaitons sortir de la dépendance des régions et d’un système centralisé en construisant la société à partir des territoires », précise Peire Costa. Son mouvement se montre, d’ailleurs, très critique à l’égard de la « méga-région » Occitanie née de la réforme territoriale de 2014 et qui se compose, selon lui, de « deux entités culturelles et historiques distinctes ayant vocation à s’émanciper ».
Précisément venue à la politique à l’occasion de la mobilisation contre la fusion des régions et le choix du nom de la nouvelle entité en 2016, Nathalie Denis, membre d’OpCat, est l’une des deux-chefs de file de RPS pour les régionales en Occitanie. Elle prône, par exemple, la mise en place d’une collectivité spécifique pour le Pays Catalan, avec des compétences propres. Une revendication qu’Antoine Maurice ne semble, toutefois, pas tout à fait prompt à reprendre à son compte. « Au delà de cette question, il s’agit surtout d’imaginer comment la Région peut davantage reconnaître la culture et la langue catalane », assure-t-il.
Quant au deuxième chef de file désigné par le parti pour intégrer la liste Occitanie naturellement, il s’agit de Jean-François Saïsset, maire de Trausse, dans l’Aude, et membre du Partit Occitan. Militant historique de l’occitanisme, comme il se décrit lui-même, il a pris part aux combats contre le nucléaire ou pour la défense du plateau du Larzac. Au côté notamment d’un certain José Bové qui vient, lui, d’annoncer son soutien à la liste de Carole Delga, au motif notamment du risque représenté par le Rassemblement National. « Je regrette qu’il ne soit pas avec nous, surtout au moment où tous les écologistes sont rassemblés. Mais à mon sens, pour véritablement lutter contre le RN, il faut surtout un projet fort, le plus à même de rassembler largement au premier tour », assure Antoine Maurice.
Commentaires