Malgré le refus d’EELV, Myriam Martin et Manuel Bompard, désignés chefs de file de la France Insoumise pour les régionales en Occitanie, continuent de tendre la main aux forces de gauche pour construire une alternative à la majorité socialiste en place.
En vue des élections régionales, l’heure n’est pas encore à la tête de liste du côté de la France Insoumise mais aux chefs de file. Myriam Martin, actuelle conseillère régionale, et Manuel Bompard, député européen, ont ainsi été désignés à l’unanimité par l’équipe régionale de campagne, composée de 39 membres (un représentant pour chacun des 13 départements de la région plus deux insoumis tirés au sort par département).
Les deux Toulousains auront donc la charge de conduire la liste de la France Insoumise et de ses éventuels partenaires. Mais pas forcément de la mener, comme ils ont tenu à le rappeler aujourd’hui. « Nous ne faisons pas une liste parce qu’il faut qu’il y ait une liste LFI aux régionales mais parce que nous croyons à une alternative et à un projet plus populaire et rassembleur pour la région. La question de la tête de liste n’est jamais un préalable dans nos discussions avec les autres partis. Nous avons d’ailleurs prouvé lors de récentes échéances électorales que nous sommes prêts à nous ranger derrière une personne issue d’une autre organisation », illustre Manuel Bompard.
Tout en avançant dans leur propre démarche, les Insoumis d’Occitanie continuent donc de tendre la main aux autres forces de gauche, ainsi qu’aux syndicats, aux associations, ou aux citoyens engagés dans les mouvements sociaux. L’appel pour une Fédération populaire en Occitanie, qui incarne cette perspective unitaire, a recueilli plus de 1700 signatures. Mais pour l’heure, aucune discussion n’a débouché sur un accord. Au contraire, les membres d’Europe Ecologie Les Verts ont clairement décliné la proposition d’une liste commune le week-end dernier. « Nous sommes déçus de ce repli sur soi que nous ne nous expliquons pas étant donné l’urgence sociale et climatique. Mais nous sommes déterminés à aller au bout. Il y a encore du temps pour discuter et convaincre », assure Myriam Martin.
Les discussions avec Place Publique, Génération.s, le NPA, le PC ou d’autres partis se poursuivent donc et la porte sera toujours ouverte assure le binôme de chefs de file. En attendant, la France Insoumise entame d’ores et déjà son chantier programmatique avec une première table ronde (en ligne), organisée ce soir sur le thème de l’eau. D’autres suivront chaque semaine. Autant d’occasions de marquer ses différences de point de vue avec la majorité socialiste en place au Conseil régional. Des désaccords symbolisés notamment, selon Myriam Martin, par la Convention citoyenne organisée récemment par la présidente du Conseil régional Carole Delga. « C’est une montagne qui a accouché d’une souris. On joue avec la démocratie en ne retenant que des grands principes sans actes concrets. Nous, nous sommes par exemple pour le Referendum d’initiative citoyenne (RIC) », avance l’élue.
De même pour Manuel Bompard, « la Région n’a pas pris la mesure de l’urgence sociale qui va se traduire par une vague de suppression d’emplois et de pauvreté ». Par ailleurs, le parlementaire européen tient à alerter les électeurs : « Tout le monde sait que Carole Delga prépare une union de deuxième tour avec LREM et éventuellement une partie de la droite pour faire barrage au Rassemblement national. De notre côté, nous pouvons garantir que le centre de gravité de la Région restera à gauche si nous parvenons au second tour ». Ainsi, malgré le refus d’EELV qui complique forcément la construction d’une majorité alternative, les chefs de file de la France Insoumise sont loin d’être résignés. « Nous n’allons pas aux régionales pour témoigner », lancent-ils en chœur.
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