En décembre dernier, l’adjointe au maire de Toulouse, Laurence Arribagé, était auditionnée par la justice, comme le révèle nos confrères de la Dépêche du Midi. Il était question pour la police judiciaire de déterminer son rôle dans le déclenchement d’une enquête pour fraude fiscale, visant son ancienne rivale aux législatives de 2017, Corinne Vignon.
Il faut remonter aux dernière élections législatives de 2017 pour trouver les raisons qui ont valu à Laurence Arribagé, actuelle adjointe au maire de Toulouse, et alors candidate au Palais Bourbon, d’être entendue par la division financière de la direction territoriale de la police judiciaire de Toulouse, en décembre dernier. Pendant la campagne, sa rivale LREM, Corinne Vignon avait été visée par une enquête pour fraude fiscale.
Il était alors reproché à cette dernière d’avoir dissimulé une activité rémunérée de voyance. Classée sans suite, cette enquête, diligentée par le parquet du Tribunal de grande instance de Toulouse, avait été déclenchée par une dénonciation, autorisée par l’article 40 du Code procédure pénale. Celui-ci précise que “toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs”.
Selon la Dépêche du Midi, c’est suite à ce signalement que, plus de trois ans après les faits, le procureur Dominique Alzeari, a intimé à la police judiciaire de se pencher sur les conditions dans lesquelles ont eu lieu cette dénonciation. Ainsi, Laurence Arribagé est aujourd’hui soupçonnée d’avoir fourni à l’administration fiscale les documents incriminant Corinne Vignon.
Si Laurence Arribagé ne commente pas, sa famille politique la soutient publiquement: “Laurence fait partie de notre famille et a naturellement toute notre confiance. […] On ne peut d’ailleurs que déplorer cette tendance à mettre trop souvent en cause au plan judiciaire des acteurs politiques pour leur action publique. Nous ne doutons pas que Laurence prouvera son innocence et sa bonne foi. Nous ne pouvons enfin que nous interroger sur le fait que cette affaire resurgisse opportunément près de quatre ans après et à moins de 18 mois des prochaines élections législatives”, précise la Fédération “Les Républicains de Haute-Garonne”.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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