Entre « bonnes nouvelles » et lancement du débat d’orientation budgétaire 2020, le conseil métropolitain du 10 octobre avait un petit parfum de précampagne électorale.
Le conseil de la Métropole de ce jeudi 10 octobre a démarré dans une ambiance de précampagne électorale. Bonne gestion économique, engagement environnemental et lutte contre la fracture sociale, le Président de la Métropole a dressé, par petites touches, le bilan de son mandat. L’opposition, de son côté, s’interroge sur les risques de surendettement de la collectivité.
Toulouse Métropole pourrait racheter la prison Saint-Michel pour 5,5 millions d’euros, soit la moitié du prix initialement exigé par l’État. Un pas supplémentaire dans la reconversion de ce lieu emblématique du patrimoine toulousain qui prévoit, au centre d’une opération immobilière, la construction d’un auditorium. « L’ensemble des collectivités locales doivent maintenant se mettre d’accord sur le financement », a précisé Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse Métropole. Un œil fixé sur son bilan, celui-ci s’est concentré sur les « bonnes nouvelles ». Il s’est ainsi félicité que la métropole soit lauréate du fonds Territoire d’innovation pour son projet Ville agile « qui défend des solutions de transport intégré et multimodal ».
« Toulouse Métropole, pionnière du développement durable »
Avant de se réjouir de « deux événements qui inscrivent Toulouse Métropole comme pionnière du développement durable » : l’extension du Réseau de chaleur, dispositif qui transforme en combustible les déchets provenant de l’usine de valorisation du Mirail, le lancement du « plus important projet photovoltaïque urbain de France » sur le site de l’Oncopôle. Enfin, l’édile, qui a proclamé refuser « la fracture sociale », a rappelé que Toulouse a accueilli la mission sénatoriale qui travaille sur le rapport entre zones rurales et urbaines.
Des réalisations globalement saluées par l’opposition, qui voit dans cette énumération un exercice de communication du candidat aux municipales et prône un partage des lauriers. « Des projets pensés sous la précédente mandature, que Jean-Luc Moudenc a seulement exécutés », rappelle un élu de l’opposition. De son côté, le conseiller Marc Péré s’inquiète du surendettement de la métropole. « En se basant sur un taux de croissance de 1,5 %, ce qui est déjà optimiste, les simulations mettent en évidence qu’en 2021, nous serions au-delà de la capacité de désendettement fixée à 12 ans par la loi », dénonce-t-il. Celui qui est aussi maire sans étiquette de l’Union déplore une politique « qui privilégie les investissements pour développer l’attractivité de la métropole au détriment des services de proximité ».
« En 2021 nous serions au-delà de la capacité de désendettement fixée à 12 ans par la loi »
Claude Raynal, président du groupe socialiste de Toulouse Métropole a, lui, vertement critiqué la proposition évoquée par Jean-Luc Moudenc de remplacer la taxe d’habitation, qui doit être supprimée d’ici 2023, par une contribution résidentielle. Une hypothèse toutefois « plus d’actualité depuis la prise de position du gouvernement (qui s’est engagé à compenser le manque à gagner des collectivités [NDLR]) », rassure Sacha Briand, vice-président de Toulouse Métropole.
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