Après l’annonce du report de la troisième ligne de métro, le groupe d’opposition Alternative pour une Métropole citoyenne dénonce “les mensonges sur l’état désastreux” des finances de Toulouse Métropole.
Une troisième ligne de métro “infinançable” telle que présentée par Jean-Luc Moudenc pendant la dernière campagne municipale. C’était alors le message martelé par les membres de la liste Archipel Citoyen. Si les faits leur ont donné raison, les arguments et chiffres avancés il y a quelques jours pour justifier le report du projet sont loin de satisfaire ceux qui composent aujourd’hui, en partie, le groupe d’opposition Alternative pour une Métropole citoyenne.
« On nous explique, en décembre, que les pertes liées à la crise sanitaire s’élèvent à 154 millions d’euros, dont 84 pour Tisséo. Alors qu’en juin dernier, les estimations étaient trois fois inférieures. Une inflation qui arrive donc, soudainement, après les élections. Sacha Briand (responsable des finances de Toulouse Métropole, ndlr) est soit menteur soit incompétent, mais cette situation n’est plus tenable », charge Maxime Le Texier.
Elle pourrait surtout, selon ce dernier, mener la Métropole au bord de la faillite. « Nous atteignons des niveaux d’endettement qui vont être sanctionnables. Déjà, en 2019, un rapport du Codev alertait sur ce sujet, mais les dettes continuent d’exploser. Nous atteindrons d’ici un ou deux ans le plafond officiel de 12 ans de capacité de désendettement, à partir duquel, ni l’État ni les banques n’autoriseront de nouveaux prêts. Nous allons dans le mur, il faut revenir à la raison », poursuit le conseiller métropolitain.
Une démonstration qui trouve, de plus, un appui de poids avec le rapport de la Chambre régionale des comptes qui sera officiellement présenté demain en Conseil métropolitain. Ce dernier évoque notamment des « marges de manœuvre de Toulouse Métropole qui s’amenuisent ». En effet, selon les magistrats, la collectivité « ne peut plus mobiliser le levier fiscal, ses produits de cessions sont relativement faibles, la charge de la dette augmente rapidement et l’évolution de ses dépenses de fonctionnement est déjà en partie maîtrisée dans le cadre de la contractualisation ».
Le groupe Alternative pour une Métropole citoyenne déplore, en outre, les nombreuses incertitudes qui pèsent encore sur la troisième ligne, comme l’aide de l’État toujours pas officiellement annoncée ou encore les pénalités éventuelles liées au retard de la mise en service. « Sur tous ces sujets, c’est le flou total. Il n’y a aucune transparence. Nous invitons tous les maires des communes de la Métropole à se poser des questions sur le projet qu’ils ont soutenu », indique François Piquemal, autre membre du groupe.
Dans la lignée de la campagne municipale, l’opposition continue donc à défendre un phasage du projet, associé à un plan de mobilité d’urgence. Ainsi que le RER toulousain, à propos duquel une délibération présentée lors du Conseil de demain évoque la réalisation d’études à l’horizon 2040. « Nous prenons encore un retard considérable. Comme pour la ZFE qui manque totalement d’ambition ou le plan climat air énergie territorial (PCAET) qui est actuellement une coquille vide, Toulouse est à rebours de l’histoire », juge Maxime Le Texier.
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