Pascal Barbier est conseiller municipal à Plaisance-du-Touch. Il était candidat tête de liste du groupe Réinventons Plaisance aux élections municipales de 2014 et est également un membre très impliqué du collectif Non à Val Tolosa depuis sa création. Il s’adresse dans cette lettre ouverte à Monsieur Patrice Vermeuleun, Conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, nommé médiateur par l’Élysée pour finaliser le projet Val Tolosa de Plaisance-du-Touch.
Monsieur le Conseiller maître,
Dans sa lettre de mission, le Préfet, Monsieur Pascal Mailhos vous demande de conduire, selon ses termes, une mission de médiation pour finaliser le projet Val Tolosa en mettant en place une méthodologie de concertationadéquate en rencontrant notamment les principauxélus du territoire et les représentants des riverains, afin que le projet soit exemplaire.
On nous dit que vous auriez rencontré des associations environnementales, ainsi que l’association Collectif Citoyen contre Val Tolosa. Nous utilisons le conditionnel, car, bien que faisant partie du Conseil Municipal de Plaisance-du-Touch, nous n’obtenons aucune information du maire et de son équipe majoritaire sur le déroulement du processus de médiation… On nous a dit lors du dernier Conseil Municipal : « aucune communication autorisée, ordre de la Préfecture ! »
À notre connaissance, vous n’avez pas contacté d’élus du territoire non favorables au projet actuel comme le maire de La Salvetat Saint Gilles dont la commune touche la zone sur laquelle est prévu Val Tolosa.
Vous n’avez pas non plus contacté les conseillers municipaux du groupe Réinventons Plaisance que nous sommes.
Savez-vous que notre liste a obtenu 48.4 % des votes au second tour des dernières élections municipales ?
Comment un projet pourrait-il être exemplaire, si l’on ne tient pas compte de l’opinion de tous ?
Nous sommes sûrs que le maire de Plaisance-du-Touch et le promoteur Unibail-Rodamco vous ont présenté leur projet dont ils disent que ce serait « un pôle shopping et loisirs tourné vers la nature » et grand pourvoyeur d’emplois.
« Nous n’obtenons aucune information du maire et de son équipe majoritaire »
Mais nous aimerions vous présenter le projet tel que, nous, nous le percevons :
Un bétonnage à outrance dans une commune où le risque inondation est très important
Des surfaces commerciales gigantesques qui vont achever définitivement le commerce de proximité
Un nombre d’emplois annoncé qui fluctue de mois en mois, qui nous semble irréaliste et qui ne précise pas que les emplois créés seront pour la plupart des emplois précaires
Et nous voudrions vous demander quelques explications :
Est-il normal de construire un autre méga centre commercial, alors qu’il y en a tant dans l’agglomération toulousaine, sachant que toutes les études actuelles montrent que ce type de projet est dépassé ?
Est-il normal que l’Élysée prenne brutalement la main sur ce projet au moment où le permis de construire était sur le point d’être annulé, alors qu’un des conseillers du président de la République n’est autre que l’ex-PDG de Unibail-Rodamco (le promoteur du projet), Monsieur Guillaume Poitrinal ?
Est-il normal dans un pays démocratique qui connait des difficultés économiques importantes de privilégier le commerce de masse (de produits pour la plupart importés) au détriment de la création d’entreprises innovantes porteuses d’avenir ?
Nous, conseillers municipaux du Groupe Réinventons Plaisance, vous demandons solennellement de nous recevoir et de nous écouter.
Le Groupe Réinventons Plaisance: Pascal Berbier, Agnès Cerovecki, Hervé Legay, Sophie Belamari, Jacques Clavel, Nicole Regnault-Violon, Jean-Pierre Fraisse, Bernard Malherbe.
Myriam Balavoine
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